| Double jeu |
JH (février 2010)
Le Texan Jeff Abbott situe natirellement ses intrigues à Dallas (son lieu de naissance) ou Austin (son lieu de résidence). Ce n'est pas un nouveau venu sur la scène du thriller: 11 romans, mais seulement ses 4 derniers (les plus achevés) ont été traduits en français. Les trois premiers (Panique, Trauma et Faux-semblants, tous recommandables) l'avaient déjà situé dans la lignée d'un Harlan Coben, avec un peu plus de violence et autant de complexité dans les intrigues. Ici, il s'écarte un peu du genre pour se situer à mi-chemin entre le suspense (le héros qui ne comprend pas pourquoi tout le monde s'acharne après lui et qui doit sauver sa peau) et le roman d'espionnage (CIA, milices privées, services ultra-secrets au sein même de la CIA).
Ben Forsberg a vu sa femme tuée lors de son voyage de noces, victime de ce qui semblait alors une balle perdue, accidentelle. Deux ans plus tard, alors qu'il tente de reconstruire sa vie comme consultant privé en matière de sécurité, le voilà accusé du meurtre de quelqu'un qu'il ne connaît pas, et visiblement victime d'une machination. Le frame up classique. Dans sa cavale éperdue, il trouve sur son chemin un tueur professionnel lui aussi traqué et noue avec lui une improbable alliance pour essayer de se sortir d'un piège qu'il ne comprend pas et qui a des ramifications jusque dans les très hautes sphères.
Ce n'est qu'à moitié réussi. Si vous êtes un fan des romans d'action, avec fusillades, bagarres, cavales échevelées, prises d'assaut et tutti quanti, vous serez servi, car ce thriller carbure à l'adrénaline, littéralement. Mais tout cela a des airs de déjà vu: des doubles et triples fonds à la Ludlum, avec agences secrètes opérant hors des lois, bons et méchants qui s'échangent leurs rôles dans des retournements d'intrigue, rien de très original, même si c'est correctement écrit et crédiblement ficelé. Son dernier roman, Complot (ci-dessous), patauge dans les mêmes eaux. Je vous conseillerais donc, si ce n'est fait, de vous tourner vers ses précédents (voir ci-dessus) et, ensuite, de passer à un autre auteur.
Ma note: 3,5 / 5
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NOTE: le lien renvoie vers la fiche d'éditeur ou un résumé critique sur le Web.
| Publication | Auteur | Titre | Genre |
Note
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2009/2011f
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Jeff Abbott | Complot | Espionnage |
3
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Ce que j'écrivais ci-dessus se confirme: Abbott cherche le créneau de Ludlum. Ce qui était neuf à l'époque de Ludlum est devenu cliché et, à l'exception des gadgets technlogiques, Abbott n'invente rien. Ce lourd pavé de 615 pages tourne autour de deux pôles: un pôle de conspiration, où on passe son temps à se demander qui sont les bons et qui sont les méchants; et un pôle d'action, fait de cavales, de fusillades et d'empoignades dont le héros sort toujours vainqueur, souvent avec l'aide de hasards providentiels ou de maladresses des méchants.
Si les complots terroristes planétaires, kidnappings et traques omniscientes dopés à l'adrénaline sont votre tasse de thé et que vous ne rechignez pas devant plusieurs invraisemblances (les mots de passe qu'on essaie à tâtons et qui marchent au bout de 30 secondes, le fausses identités et cartes de crédit qui apparaissent miraculeusement et passent comme une lettr à la poste, etc.), si vous êtes davantage espionnage que polar, vous aimerez peut-être. Pour moi, vivement un bon polar!
Ma note: 3/5
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