Zone de tir libre | L'homme délaissé |
JH (mai 2009)
Ce roman est le cinquième traduit en français de C.J. Box, mettant toujours en vedette son héros Joe Pickett. Un résumé enthousiaste est disponible ici.
Comme polar, c'est assez mince. Le problème est posé dès le début: pourquoi le garde-chasse Will Jensen, que Pickett est appelé à remplacer et qui avait toujours été un homme sain et de gros bon sens, a-t-il sombré dans la dépression pour finir par se suicider? Et ce n'est que dans les 50 dernières pages que l'on répond vraiment à la question, en attachant (correctement, d'ailleurs, même si c'est grande originalité) les fils d'une enquête qui a piétiné pendant tout le reste du roman.
Malgré tout, l'intérêt du roman se maintient, essentiellement pour deux raisons. La première est ce grand reportage sur la vie des garde-chasse, qui combine l'amour des grands espaces et de la nature, les tracasseries bureaucratiques et les magouilles politiques des petites villes, avec ses caids locaux, ses touristes chasseurs, ses petits roitelets, ses activistes écologistes. On voit bien que Box (qui a lui-même fait carrière pendant des années comme guide de chasse et pêche) connaît son sujet et adore son coin de pays, qu'il décrit avec un enthousiasme contagieux.
La seconde source d'intérêt, ce sont les personnages qui, même s'ils correspondent aux stéréotypes (gros calibres, steaks saignants, pickups et tutti quanti), demeurent crédibles et sympathiques. Pickett, notamment, n'est ni déprimé ni alcoolique, et essaie de faire son travail avec conscience professionnelle et humanité. De même, Storm, le guide de chasse délinquant, Marybeth, la femme de Joe et la belle Stella, femme du promoteur Don Ennis, sont des personnages complexes que l'on a envie de connaître davantage.
Pas sûr que je lirais les autres romans de C.J. Box, car j'imagine que cet intérêt, qui n'est pas lié à une intrigue par ailleurs assez maigrichonne, se maintienne avec la répétition. Mais pour une lecture ponctuelle, ce roman est moins pire que bien d'autres.
Ma note: 3,5 / 5
| L'homme délaissé |
Zone de tir libre JH (mars 2010)
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Malgré quelques bémols, ma lecture de L'homme délaissé (voir ci-dessus) m'avait suffisamment fait apprécier le personnage de Joe Pickett pour que je m'y remette, dans une période un peu creuse côtés nouveautés à ma bibliothèque habituelle. Je ne l'ai pas regretté. Il faut croire que l'attachement au personnage et, de façon plus large, au contexte écologique de C.J. Box, croît avec l'usage.
Cadre somptueux du parc de Yellowstone, décrit avec sobriété, mais inspiration; curiosités scientifiques et géologiques expliquées sans didactisme; intrigue accrocheuse dès le départ et qui se déploie lentement au rythme méditatif de la grande nature; et la galerie de personnages bien typés sans être caricaturaux: nous avons affaire là à un heureux mélange d'ingrédients et à une mayonnaise qui prend. Je sens que je vais me garder les autres romans de C.J. Box pour d'autres heures creuses.
Je vous renvoie, pour une critique détaillée, à celle du Vent sombre qui, avec son niveau habituel de qualité, exprime, mais en mieux, tout ce que je pourrais écrire sur ce roman.
Ma note: 4/5
| L'homme délaissé |