Kathryn Fox

Le suicideur
Et il ne restera que des cendres ...

Le Suicideur

JH (février 2009)


En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2005 (Malicious Intent)
  • Date de l'édition française: 2006 (City) et 2007 (City Poche).
  • Genre: suspense médico-légal, procédure policière.
  • Mots-clés: suicide, manipulation, pathologies
  • Personnages principaux: Anya Crichton, médecin pathologiste; Kate Farrer, inspecteur de police à Sydney, Australie.
  • Série: 1er roman, suivi de Sans consentement (2007) et de Et il ne restera que des cendres ... (2009, ci-dessous).
  • Site officiel de l'auteure: ici.

À mon avis

L'auteur est une Australienne, médecin et journaliste scientifique. Le Suicideur est son premier roman. Vous avez un bon résumé de l'intrigue et une critique à mon avis assez juste ici.

L'intérêt de l'intrigue vient du fait que, dans le cas de quatre jeunes femmes qui n'ont aucun rapport entre elles, l'enquête policière a définitivement conclu, chaque fois, au suicide. Si Anya décide malgré tout de s'entêter, c'est parce qu'elles ont toutes les quatre des fibres assez rares (mais s'apparentant à l'amiante) dans les poumons. C'est véritablement cet indice qui va orienter toute la recherche qu'Anya devra effectuer en autonome, car, pour la police, il n'y a pas de crime. Heureusement que son amie, l'inspectrice Kate Farrer, acceptera de lui donner un coup de main en catimini. Et quand Anya finira enfin par avoir une idée précise de la provenance de ces fameuses fibres (dans le dernier tiers du roman), l'enquête va enfin pouvoir débloquer et faire découvrir l'identité du criminel (car oui, il y en a un: le Suicideur).

Autour de cette trame de base, la romancière greffe des intrigues secondaires, quelques fausses pistes et des éléments du passé et de la vie personnelle de son héroïne. Le rythme s'en trouve ralenti (et voilà pourquoi il est plus juste, à mon avis, de parler de suspense plutôt que de thriller), mais les personnages ont assez de crédibilité pour que l'intérêt ne se relâche pas. Les considérations sociologiques (la morale de l'honneur dans les familles musulmanes, la psychologie des victimes d'agressions sexuelles) et les explications scientifiques et médicales sont contenues dans des limites digestes et enrichissent l'intrigue plutôt que de l'alourdir.

Toute l'histoire se passe à Sydney, en Australie, mais l'auteure ne joue pas la carte de l'exotisme: c'est une grande ville moderne et, au-delà des noms de rues, cela pourrait aussi bien se passer à Chicago ou à Berlin.

Même si quelques ficelles secondaires restent en l'air à la fin (dans quelles circonstances a disparu la soeur d'Anya lorsqu'elle était enfant? Qu'est-ce qui a provoqué le divorce d'avec son mari?), le dernier tiers du roman resserre considérablement le rythme et résout l'énigme de façon satisfaisante. Il s'agit au total d'un bon premier roman qui place d'emblée Kathryn Fox dans la lignée des Cornwell et des Reichs.

Ma note: 4/5, (mais de justesse)


Le suicideur
Et il ne restera que des cendres ...

Et il ne restera que des cendres ...

JH (avril 2010)


En un coup d'oeil

À mon avis

Les débuts de Kathryn Fox s'annonçaient prometteurs (voir Le suicideur), mais, 2 romans plus tard, le souffle semble manquer. On délaisse ici le personnage de la légiste Anya Crichton, héroîne des deux premiers romans, pour donner la vedette à sa collègue, le lieutenant Kate Ferrer, déjà présente depuis le début de la série.

L'intrigue est honnête, sans plus. L'enquête s'amorce autour du problème posé par l'incendie d'une maison, qui révèle le cadavre d'une inconnue, de même que l'absence d'un bébé, qui aurait pourtant dû s'y trouver. A-t-on affaire à un kidnappeur? Mais tout s'interrompt sur ordre du patron de la Criminelle, qui ordonne à Kate et à son partenaire de tout laisser tomber et d'enquêter plutôt sur la disparition d'une adolescente, fille d'une riche famille de Sydney aux importantes connexions politiques. Évidemment, comme par miracle, les deux affaires finiront par avoir un lien à la toute fin: on ne peut pas dire que ce soit révolutionnaire! Et le coupable est prévisible dans son imprévisibilité, si vous voyez ce que je veux dire (pas celui qu'on voudrait nous faire croire, mais un personnage secondaire bien commode).

Tout finit par s'attacher à peu près correctement à la fin, mais l'écriture n'est pas à la hauteur.L'auteure (médecin) saupoudre lourdement ses connaissances médicales alors que l'intrigue ne le requiert pas. De plus, le point de vue romanesque n'est pas cohérent: on adopte le point de vue de Kate pratiquement de bout en bout (ce qui est correct), sauf pour deux chapitres ponctuels où le point de vue change, ce qui constitue une lourde maladresse. Finalement, l'auteur s'immisce trop dans la psychologie de son personnage, adoptant un ton moralisateur, qualifiant les témoignages ou les événements d'horribles ou de dégoûtants, prêtant lourdement des intentions aux autres protagonistes. Un roman bâclé, qui aurait gagné à être revu de façon plus serrée par un bon éditeur.

Ma note: 3/5


Le suicideur
Et il ne restera que des cendres ...