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Lien fatalJH (novembre 2009)
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Tess Gerritsen, chirurgienne de profession, a tout naturellement débuté dans le thriller médical (Donneur sain, 1997), genre qu'elle exploite avec talent dans ses deux romans suivants. Après une incursion dans le technothriller (l'excellent Chimère), elle trouve son filon avec Le chirurgien, suivi de L'apprenti. C'est le départ pour ses deux héroïnes récurrentes, Maura Isles et Jane Rizzoli. Lien fatal est son onzième roman, et le cinquième de la série Isles-Rizzoli. Gerritsen est une valeur sûre et ce roman est du même niveau que les précédents (que je vous recommande tous: voir la liste chronologique ici).
Même si Maura est médecin légiste, n'y cherchez pas une copie de Kay Scarpetta (de Patricia Cornwell). Il y a bien une autopsie ou deux, mais Maura n'est pas présente dans ce roman en tant que légiste: c'est sa propre histoire et son propre passé qui sont au coeur du drame.
Ça commence sur les chapeaux de roues: de retour de vacances, elle trouve un cadavre dans une auto stationnée devant sa maison. Et la victime lui ressemble comme un sosie. Elle vient de se découvrir une soeur jumelle dont elle ignorait même l'existence. Et sa mort pose des questions brûlantes: s'agit-il d'une erreur sur la personne? Cette femme est-elle morte à sa place? Et sinon, que faisait-elle devant chez elle? Maura, aidée de sa vieille amie Jane Rizzoli, doit remonter jusqu'aux racines de son enfance pour y trouver l'origine de la menace qui plane sur elle maintenant.
Intrigue rigoureusement ficelée, personnages bien typés, écriture fluide et sans longueurs, finale inattendue; un polar comme on les aime. Rien de transcendant, mais du travail bien fait et un bon moment de lecture.
Ma note: 4/5
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JH (janvier 2011)
En un coup d'oeil
À mon avis
Bizarrerie d'édition: ce roman est paru chez le même éditeur français sous deux titres différents. Comprenne qui pourra!
Il est toujours plaisant de retrouver les deux personnages fétiches de Gerritsen, Isles et Rizzoli, qui font d'ailleurs l'objet d'une série télévisée à la télé américaine. Rizzoli, froide et dure, fonceuse, qui réserve ses sentiments pour sa vie privée; Isles, timide et réservée, éternellement empêtrée dans une histoire d'amour impossible avec un prêtre catholique. Gerritsen, qui a commencé sa carrière dans le romantic suspense, a conservé de cette époque une sensibilité et une acuité psychologique qui, sans verser dans le rose bonbon, donnent beaucoup de profondeur à ses personnages féminins.
Ce roman, le 6e de la série Isles-Rizzoli, est inspiré, de l'aveu même de l'auteure, du Livre d'Énoch, un écrit pré-biblique qui raconte qu'à une certaine époque, après l'Éden, les anges déchus auraient formiqué avec des femmes humaines (voilà qui règle la question du sexe des anges!) et auraient donné naissance à des démons incarnés voués au Mal. Un des personnages clés du roman de Gerritsen, fondateur du Mephisto Club, est convaincu que les psychopathes et serial killers de ce monde ne sont que la réincarnation de ces démons, qui préparent la venue de l'Antéchrist.
Bon, Gerritsen, qui a quand même une formation médicale, n'adhère pas à cette thèse et, au prosélytisme du Mephisto Club, oppose le scepticisme rationnel de Isles et de Rizzoli. Mais, dans cette histoire tordue de satanisme et de meurtres rituels avec références apocalyptiques, l'auteure marche sur la clôture: la résolution de l'énigme (qui ne vient d'ailleurs pas comme une surprise) s'appuie sur des bases rationnelles; mais l'explication éso-mythologique n'est pas disqualifiée pour autant. Il est clair que Gerritsen a voulu se faire plaisir avec cette histoire sataniste.
Sauf si le satanisme est votre tasse de thé, cependant, vous trouverez que ce roman n'est pas parmi les mieux réussis de Gerritsen, une romancière de talent qui ficelle habituellement des intrigues plus solides que celle-ci. Attendez donc la traduction française de ses deux romans suivants (The Keepsake et Ice Cold). Je les ai lus en anglais: la qualité habituelle de Gerritsen est de retour, heureusement!
Ma note: 3/5
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