Mark Gimenez

Sans mobile
La couleur de la loi

Sans mobile

Publication Auteur Titre Genre
Note
2010
Mark Gimenez Sans mobile Polar judiciaire
2,5

À mon avis

Je suis plutôt sympathique au polar judiciaire. Mais il faut quand même que ce soit d'une qualité minimale. Rien de cela ici. Une amorce accrocheuse et une fin télégraphiée. Entre les deux, une intrigue ultra-mince, avec des pages et des pages de remplissage. Des dialogues creux, de l'humour de collégien, des personnages caricaturaux, Visiblement, l'auteur (un avocat) a suivi des cours du soir sur la façon d'écrire un roman et tente d'appliquer les recettes apprises. Mais sans conviction, avec une psychologie de Wal-Mart et une intrigue qui n'avance pas, longue collection d'entrevues des différents proches de la victime.

À éviter et, si on s'est fait avoir, comme moi, à oublier dès que possible.


JH (octobre 2010)


Sans mobile
La couleur de la loi

La couleur de la loi

JH (mai 2011)

En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2005 (The Color of Law)
  • Date de l'édition française: 2010 (Ixelles éditions, 399p).
  • Genre(s): polar judiciaire, roman sociologique.
  • Mots-clés: heures facturables, racisme, bouc émissaire.
  • Personnage principal: Scott Fenney, avocat à Dallas.
  • Résumé et quatrième de couverture: ici.

À mon avis

J'avais été échaudé par le second roman de Gimenez, Sans mobile (voir ci-dessus). Mais sachant que La couleur de la loi, son premier roman, est celui qui l'a fait connaître et a lancé sa carrière, je me suis dit qu'on avait peut-être affaire à un cas classique: celui de l'auteur qui épuise son talent dans une première réussite et ne retrouve plus jamais ensuite l'état de grâce initial. Et la lecture de ce roman confirme ma première impression. Malgré ses limites, La couleur de la loi est un roman sympathique, alors que le suivant est raté.

Le roman se présente comme un polar judiciaire, puisque la vedette est un avocat et que l'intrigue tourne autour d'un procès. Mais, en réalité, le procès ne démarre que dans les 50 dernières pages et se déroule vite, avec une fin attendue (plus exactement avec la surprise attendue!). L'essentiel est ailleurs: la description, convenue, mais réaliste, du monde des grands bureaux d'avocats obsédés par la réussite sociale et les heures facturables, au point de perdre tout sens moral. Scott Fenney y est parvenu, malgré ses origines modestes et fait partie des golden boys qui ont réussi.

Le grain de sable dans l'engrenage d'une réussite sociale et professionnelle parfaite, c'est la demande d'un juge, qui le commet d'office comme défenseur d'une prostituée noire et héroïnomane acusée d'avoir tué un playboy parfaitement débile, mais fils d'un sénateur candidat à la présidence des États-Unis. Les pressions sont énormes sur Scott pour qu'il se désiste; et, lorsque le juge lui enlève cette possibilité, on exige qu'il incite sa cliente à plaider coupable pour régler toute l'affaire. Mais, presque malgré lui et au fil des circonstances, Scott retrouve une étincelle de fibre morale et, pendant qu'il plonge dans une descente aux enfers professionnelle, se décide à simplement faire le bien et à offrir la meilleure défense possible à la cliente.

L'histoire de cette rédemption est bien narrée et le personnage de Scott est crédible. L'écriture n'a rien de particulier, mais elle est sans maladresse. L'ensemble du roman souffre d'une vision un peu trop manichéenne (les gentils sont un peu trop sympathiques, les petites filles sont particulièrement éveillées et matures pour leur âge) et l'entreprise moralisatrice est un peu trop appuyée. Mais cela reste un polar sympathique, qui se laisse lire avec plaisir et dont la lecture est recommandable, contrairement à Sans mobile.

Ma note: 4/5