Mo Hayder

Pig Island
Les lames

Pig Island (de Mo Hayder)

MD (11 janvier 2009)


En un coup d'oeil


À mon avis

Née en 1962, cette jolie femme britannique a la réputation d'écrire des histoires épouvantables, morbides, dégoulinantes. Son roman Tokyo (2004), thriller historique et fantastique, a fait un tabac. Pig Island est centré autour d'un journaliste qui se spécialise dans la démystification des phénomènes prétendument surnaturels.

Si j'avais abandonné ce roman après 60 pages, je l'aurais classé dans la rubrique Commencés... mais pas finis. Comme je me suis rendu presque à la page 300, j'ai gagné le droit d'en dire du mal. Le suspense, c'est de s'attendre à ce qu'il se passe quelque chose. L'enquête sur la secte tourne court. Et le monstre n'est pas pire que l'homme éléphant. Le journaliste, qui se fie à ses intuitions, est trop niaiseux pour se rendre compte qu'il a des tendances suicidaires. Son épouse, impitoyable caricature d'une imbécile narcissique, est du genre à collectionner des roches en plein bombardement. Une fois la secte neutralisée et le monstre démystifié, qu'est-ce qu'on fait? Oakes et sa femme ont l'air de fuir quelqu'un qui n'a pas l'air de les poursuivre.

Histoire qui n'a pas de souffle, personnages maigrelets, tension zéro; même l'auteure a l'air de s'embêter à écrire ce pensum scolaire. Il arrive que les dix dernières pages d'un roman rachètent un peu l'ensemble. Mais, dans le cas d'un ensemble de 500 pages, ce serait payer un peu cher.

Ma note: 1/5


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Pig Island
Les lames

Les lames (de Mo Hayder)

JH (février 2011)


En un coup d'oeil


À mon avis

Mon copain Michel avait à ce point détesté Pig Island (voir ci-dessus) que, pendant deux ans, je me suis tenu loin de cette auteure britannique pourtant très populaire. J'ai finalement décidé d'y aller voir moi-même, avec la parution de son dernier roman, Les lames (les lames sont le nom donné aux cartes du tarot, mais cela n'a pratiquement rien à voir avec l'histoire - ou si peu -, allez savoir pourquoi).

Mon jugement est moins sévère que celui de Michel sur Pig Island. L'ouvrage très british, au rythme lent et aux descriptions élaborées ne vaut guère par son intrigue. Celle-ci est minimale, même si elle se tient bien pour l'essentiel, mais elle a le malheur de finir par un coup de théâtre surfait et plaqué dans les dernières pages et dont le roman aurait gagné à se passer. Mais il faut reconnaître à Hayder un sens aigu de la psychologie des personnages et le lent rapprochement des deux soeurs que tout sépare est assez réussi. Tout comme l'est la description de leurs vies personnelles respectives qui, sans vraiment nous les rendre attachantes, leur donne une intéressante épaisseur psychologique.

L'intrigue pose aussi au lecteur de sérieux problèmes moraux (plusieurs crimes demeurent impunis et des criminels ne sont pas punis pour les bons crimes); mais c'est clairement un choix romanesque qui peut se défendre et qui donne au récit une certaine originalité.

Bref, un moment de lecture pas déplaisant (sauf à la fin), mais qui ne justifie pas, selon moi, le culte que certains blogues semblent porter à Mo Hayder. Personnellement, je vais regarder ailleurs pendant deux ans encore ...

Ma note: 3,5 / 5

Pig Island
Les lames