Jo Nesbo

Rue Sans-souci Le bonhomme de neige
L'étoile du diable
Le rouge-gorge
Chasseurs de têtes
Le léopard

Rue Sans-souci

JH (31 décembre 2008)


En un coup d'oeil


À mon avis

Rue Sans-souci est le 4e roman de la série des enquêtes de Harry Hole, qui en compte sept traduits en français à ce jour. C'est mon premier contact avec cet auteur, et ce que j'en dis ne vaut donc pas nécessairement pour toute la série.

Nesbo peut passer pour le Michael Connelly norvégien (est-ce un hasard que son héros se prénomme Harry, dans un pays où les hommes se nomment Trond ou Arne et les femmes, Vargis?). On y trouve le personnage maintenant classique d'un flic génial et persévérant mais paumé, en cure d'alcoolisme et à la vie personnelle en lambeaux, mal à l'aise dans la hiérarchie policière et aux méthodes pas toujours orthodoxes. Et la même ambiance noire et déprimante, où les brumes et les neiges d'Oslo ont remplacé Los Angeles. Mais là doit s'arrêter la comparaison.

Voir ici le résumé de l'intrigue, suivi de deux commentaires (un peu trop) élogieux. Et un autre ici. Et une appréciation, à mon avis plus juste, ici.

Malgré un rythme lent et certaines digressions et longueurs, l'auteur parvient toujours à relancer l'intérêt au moment où on commence à tourner les pages plus vite. L'intrigue est complexe et multiple, comme si on avait fondu trois romans en un seul, dans un gros bouquin de 600 pages. Mais ça se tient; et même si on trouve que certains indices arrivent parfois providentiellement, ils sont logiques et crédibles. On reste un peu surpris de voir les deux intrigues principales résolues vers la moitié du roman et l'on craint d'en voir partir une troisième pour se rendre à la fin; mais non, le changement de perspective qui force (deux fois plutôt qu'une) la révision de l'enquête et l'interprétation des faits est joliment imaginé, même si le criminel fait preuve d'une intelligence, d'une capacité d'anticipation et d'une rigueur de planification parfois exagérée, à la limite du vraisemblable. Machinations, doubles et triples fonds, coups tordus et faux semblants sont au menu!

Ce qui prive mon appréciation d'un 4, c'est la surcomplexité de l'intrigue et l'impression de confusion que l'on ressent trop souvent, encore accentuée par la tendance agaçante de l'auteur à l'ellipse narrative: il laisse souvent au lecteur le soin de décoder ce qui s'est passé entre deux chapitres et que l'on ne nous raconte pas - comme si des pages s'étaient perdues en cours d'édition. De même, il est facile de s'y perdre dans la panoplie trop nombreuse des personnages (surtout que leurs noms ne sont pas familiers à des lecteurs francophones!).

Les mordus du contexte apprécieront les descriptions très évocatrices des paysages urbains et le regard sociologique sur la communauté tzigane dans la société norvégienne. De même, les personnages féminins (particulièrement Beate, la collègue de Hole) sont bien campés. Mais le personnage de Hole lui-même n'emporte pas l'adhésion, insuffisamment démarqué du stéréotype du flic noir nordique à la Erlendur ou à la Wallander. Ou encore à la Harry Bosch. Mais Nesbo, sans être dépourvu de talent, n'a pas la limpidité d'intrigue et la fluidité d'écriture d'un Connelly. Les états d'âme des personnages, notamment, tout pertinents qu'ils soient, sont lourdement décrits, avec rêves et fantasmes à l'appui si nécessaire, alors qu'un meilleur romancier les aurait plus justement évoqués, tout simplement. Ici, l'ellipse aurait servi.

Ma note: 3,5 / 5


Rue Sans-souci Le bonhomme de neige
L'étoile du diable
Le rouge-gorge
Chasseurs de têtes
Le léopard

L'étoile du diable

MD (31 janvier 2009)

En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2003
  • Date de l'édition française: 2006 (Gallimard, Folio, 587p.)
  • Genre(s): thriller, procédure policière
  • Mots-clés: série de meurtres, mutilation, disparition
  • Personnage principal: Harry Hole, inspecteur de la police d'Oslo.
  • Résumé et commentaires externes: ici.

À mon avis

Le lecteur aurait intérêt à lire dans l'ordre chronologique les enquêtes de Harry Hole, qui commencent par L'Homme chauve-souris (1997, trad. 2002), prix du Meilleur roman policier scandinave en 98. Et à jeter un coup d'œil sur le compte rendu que Jacques a fait de Rue Sans-souci (2002/2005), son roman précédent, le quatrième de la série. Pour un aperçu de ses publications, un résumé de L'Étoile du diable et une entrevue avec Jo Nesbo , voir ici.

Nesbo est né en 1960 à Oslo. D'abord journaliste économique, surtout connu comme leader d'un groupe pop norvégien de 93 à 98, il s'essaye ensuite à l'écriture avec un succès qui l'étonne lui-même. Malgré un préjugé favorable que je tente d'avoir quand j'aborde un nouvel auteur, dans ce cas-ci, ça a mal commencé : Hole est en voie de décrépitude avancée et, au lieu d'Oslo la belle et de ses paysages féeriques, on a l'impression de croupir dans les bas-fonds de Chicago. Heureusement, un beau meurtre se produit, mystérieux à part ça, et Hole sort un peu de sa torpeur, comme Holmes quand une belle affaire le tirait de la cocaïne. Une femme est tuée d'une balle, apparemment dans sa douche, on lui a coupé un doigt, l'arme est dans la poubelle et, sous sa paupière, on découvre un diamant rouge taillé en étoile.

Avant que le thriller ne décolle pour vrai, on revient sur les événements précédents, chargés d'expliquer un peu la décadence de Hole et la nature de l'affrontement entre lui et Waaler, inspecteur chargé de l'enquête actuelle. Nesbo brosse rapidement quelques aspects de certains personnages secondaires mais récurrents : le chef Moller qui aime bien Hole, le psychologue Aune dont l'humour ne parvient pas à dérider ses collègues stressés, Beate Lonn à la mémoire prodigieuse, la jolie Rakel qui aimerait bien pouvoir vivre avec Harry mais n'a pas l'esprit de sacrifice de Mère Teresa. Ces esquisses sont peut-être suffisantes pour les lecteurs qui connaissent déjà les personnages. Parmi les proches des victimes et les suspects éventuels, quelques figures se détachent sans être très développés, étant donné le nombre considérable de personnages et le fait que Nesbo privilégie le caractère et les manœuvres de Harry.

La force de l'auteur réside d'abord dans le fait de mener avec brio plusieurs intrigues en même temps à des niveaux différents : personnel (Harry et lui-même : vaincra-t-il son alcoolisme?); (Harry et Rakel : revivront-ils ensemble?); professionnel (comment finira son conflit avec Waaler?); criminel : comment relier l'importation de diamants, le trafic d'armes, le pentagramme, les doigts manquants? Et dans l'art des rebondissements : alors qu'il reste près de 200 pages, il semble que l'affaire principale soit résolue. Or, c'est à partir de là qu'on ne peut plus lâcher le livre. Il y a quelque chose qui ne colle pas. Tout est remis en question. Puis, les fils se rejoignent, le drame s'intensifie, Harry se déchaîne, le nœud se délie et la lumière jaillit. A ce rythme endiablé s'ajoute un zeste d'allusions sexuelles, plutôt discrètes d'ailleurs mais, après tout, c'est l'été et il fait très chaud à Oslo. Les nombreux retours en arrière ne sont pas trop agaçants; Nesbo reconstitue une partie du passé d'un personnage pour lui donner plus d'épaisseur, et se sert aussi de cette digression pour ralentir l'action stratégiquement. Il aime jouer avec le lecteur au niveau de la forme comme du contenu (fausses pistes, enchaînements incongrus). Parfois c'est inutile : ne pas identifier deux personnages qu'on nous présente pour qu'on imagine n'importe quoi, ou insérer sans prévenir dans un chapitre, pourtant daté, un épisode qui s'est passé un mois auparavant. Mon collègue l'avait souligné dans son compte rendu : il ne faut pas confondre le mystère et la confusion. Nesbo utilise parfois des ficelles dont il a assez de talent pour pouvoir se passer. Enfin, il ne faut pas chercher à résoudre le problème avant Harry, même si on peut décoder plusieurs indices : on accompagne, en effet, le travail de déchiffrage de l'équipe (surtout Harry), parfois assez subtil, mais les intrigues sont si complexes que même Harry doit finir par demander des explications aux personnes impliquées.

Bref, j'ai beaucoup aimé, même si, contrairement à Nesbo, je ne trouve pas Harry Hole particulièrement sympathique; mais, pour la complexité, le rythme, les rebondissements et l'intelligence, je ne suis pas loin du coup de coeur.

Ma note: 4,5 / 5


Rue Sans-souci Le bonhomme de neige
L'étoile du diable
Le rouge-gorge
Chasseurs de têtes
Le léopard

Le bonhomme de neige

MD (31 janvier 2009)

En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2007
  • Date de l'édition française: 2008 (Gallimard, Série noire, 524p.)
  • Genre(s): thriller, procédure policière
  • Mots-clés: tueur en série, disparition
  • Personnage principal: Harry Hole, inspecteur de police à Oslo.
  • Résumé et commentaires externes: ici.

À mon avis

Novembre 2004 : première neige à Oslo. Rien de trop dépaysant pour nous, au Québec, sauf que, depuis quelques années en Norvège, des femmes ont pris l'habitude de disparaître, laissant derrière elles un bonhomme de neige.

Le début est rapide et étrange : j'avais un peu l'impression d'être dans un Mankell, d'autant plus que, par la suite, Hole doit travailler en équipe avec l'obscur Skarre, l'original Holm et la séduisante et nouvelle Katrine Bratt, personnage intéressant, sous les ordres d'un nouveau chef Gunnar Hagen. Âgé maintenant de 40 ans, sobre depuis 6 mois, Harry Hole combat toujours son alcoolisme, mais il ressemble plus ici à Wallander ou à Rébus, déprimés mais fonctionnels.

Le lecteur est mis en éveil rapidement par un problème structurant : quel est le lien entre novembre 80, novembre 92 et, maintenant, novembre 2004? Pendant qu'on enquête sur une première disparition, une autre femme disparaît, une troisième se prépare, et Harry semble avoir été défié personnellement. L'intrigue est plus linéaire que dans L'Étoile du diable, malgré quelques retours en arrière, mais plus corsée : les suspects se succèdent et, comme ils ne sont pas très nombreux, leur personnage est bien travaillé. Celui de Katrine Bratt, en particulier, douée et mystérieuse, apporte de la fraîcheur dans cet univers d'hommes qui n'est plus égayé par l'humour du psychologue Aune, malheureusement hospitalisé. Comme d'habitude, on a l'impression que tout est résolu au milieu du roman. Et c'est là que les choses se compliquent. Une autre femme disparaît, pas celle qu'on croyait; le bonhomme de neige semble aussi avoir disparu. Fausse piste? On tourne les pages à toute vitesse, une autre femme disparaît, et on dégringole dans la stupéfaction, puis dans l'horreur. Ce n'est plus un Mankell, c'est un McDermid!

Malgré ces références à Mankell, Rankin et McDermid, Jo Nesbo se distingue par le rythme, un peu jazzé avec moult parenthèses et finale à l'emporte-pièce, et par le caractère ludique de la composition : alors que Harry Hole ne rigole pas du tout, Nesbo aime tirer la pipe au lecteur, ce qui dédramatise le tout sans diminuer l'intérêt. Très peu de longueurs; ce qui paraît anodin finit toujours par révéler son importance. Ça fait partie du jeu. Comme dans L'Étoile du diable, ça se termine sur une double finale; ici aussi, Harry est téméraire, quasi- suicidaire, et la chance joue un rôle trop important à mon goût, d'autant plus que, dans le dernier cas, son initiative n'était pas très intelligente. Harry est si indiscipliné qu'on dirait parfois qu'il échappe même à son créateur.

Ma note: 4/5


Rue Sans-souci Le bonhomme de neige
L'étoile du diable
Le rouge-gorge
Chasseurs de têtes
Le léopard

Chasseurs de têtes

JH (février 2010)

En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2008
  • Date de l'édition française: 2009 (Gallimard, Série noire, 316p.)
  • Genre(s): suspense.
  • Mots-clés: traque, vengeance.
  • Personnage principal: Roger Browne, chasseur de têtes à Oslo.
  • Résumé très complet et critique: ici.

À mon avis

Après plusieurs lectures récentes décevantes ou tout juste satisfaisantes, j'avais envie d'une valeur sûre, et Nesbo en est une. J'en ai eu pour mon argent ... et plus!

Pour ce roman, Nesbo laisse de côté son héros fétiche Harry Hole pour mettre en vedette Roger Brown (c'est quoi cette manie d'affubler ses héros norvégiens de noms américains?). C'est un chasseur de têtes de haut niveau, qui évolue dans le monde des grandes sociétés et qui n'est pas sans rappeler le contexte des romans de Joseph Finder ou de Douglas Kennedy. Il semble baigner dans la réussite professionnelle et sociale lorsque, à la faveur d'un coup tordu qu'il manigance et qui tourne mal, tout dérape: le chasseur se retrouve proie, broyé dans une mécanique infernale dont il aura un mal fou à se sortir.

Nesbo signe ici un suspense tout à fait classique et magistralement réussi. Les événements s'enchaînent lentement, comme dans tout suspense, mais avec une implacable logique qui n'apparaît qu'après coup. Tous les fils sont attachés minutieusement à l'intérieur d'une intrigue en apparence simple, mais qui cache des niveaux multiples qu'on ne découvre que petit à petit. Dans ce bijou de construction romanesque, Nesbo se paie le luxe de raconter la même histoire en trois versions: celle du narrateur; celle de la police (qui arrive à des conclusions différentes); et la vraie (encore différente), qu'il réserve pour le punch final, superbement réussi. Chaque détail est pensé et lorsque l'on croit qu'il est gratuit ou superflu, on découvre plus loin son absolue néécessité. C'est un jeu de chat et de souris entre le romancier et le lecteur, et on tombe tête baissée dans les multiples pièges qu'il nous tend.

Pas de visées sociologiques ou philosophiques ici. Tout est au service de la mécanique romanesque, dans une écriture teintée d'un humour grinçant fort agréable à lire.

À lire dès que vous réussissez à mettre la main dessus.

Ma note: 5/5 et Coup de coeur.

Rue Sans-souci Le bonhomme de neige
L'étoile du diable
Le rouge-gorge
Chasseurs de têtes
Le léopard

Le rouge-gorge

MD (février 2011)


En un coup d'oeil


À mon avis

C'est le troisième roman de la série des Harry Hole, et c'est le cinquième auquel nous nous intéressons. Les quelques résumés que j'ai consultés sur le net ne parviennent pas à couvrir toutes les facettes de cet écrit tarabiscoté. Or, une des grandes forces de Nesbo, habituellement, est de développer des intrigues apparemment sans rapport qui finissent toutes par s'imbriquer les unes dans les autres avec élégance et efficacité.

Pas ici : à la page 604, quand Esaias remercie Hole pour la position qu'il a prise dans le cas Hochner, je n'avais plus la moindre idée de ce dont il s'agissait. J'ai pourtant traversé cette brique touffue en 5 jours. Mais il y a tellement de personnages, tellement d'histoires dont certaines n'ont pas rapport, dont d'autres ne se terminent pas (la mort d'Ellen) dans ce livre-ci, tellement de décalages temporels (j'aime bien les histoires complexes, mais pas les histoires simples qui paraissent compliquées à cause de notre façon de les raconter), _bref, il y a tellement d'éléments que la lecture devient fastidieuse, même bien armé d'un marqueur jaune et d'un crayon pour établir les liens entre personnages et dimensions du récit. Puis, faudra bien qu'on en revienne de cette tendance à écrire des ouvrages qui n'en finissent plus. N'est pas Stieg Larsson qui veut.

Nesbo peut bien faire de Hole un anti-héros, c'est à la mode depuis quelques années, mais l'écart entre ce jeune blanc-bec qui n'en finit pas de gaffer (avec les indices, avec les femmes, avec ses supérieurs et ses collègues de travail…) et son débordement d'énergie qui le lance à corps perdu dans toutes les causes me paraît trop forcé.

En un sens, on aurait intérêt à lire les Harry Hole dans l'ordre chronologique, parce que des problèmes qui apparaissent dans un roman se résolvent dans les romans suivants. Par contre, faut savoir que le meilleur vient à la fin : c'est depuis qu'il publie dans la Série noire chez Gallimard que Nesbo produit ses meilleurs ouvrages : L'Étoile du diable (2006), Le Bonhomme de neige (2008) et Chasseurs de tête (2009). C'est une raison supplémentaire pour déplorer le fait que Jo Nesbo ait décidé de passer à autre chose.

Ma note: 3,5 / 5

Rue Sans-souci Le bonhomme de neige
L'étoile du diable
Le rouge-gorge
Chasseurs de têtes
Le léopard

Le léopard

JH (avril 2011)


En un coup d'oeil


À mon avis

Ce récent roman de Nesbo a reçu un accueil presque unanimement favorable, voire dithyrambique, comme on peut le voir ici, et encore . Ne vous fiez donc pas à ma seule critique, plus mitigée. C'est sans doute moi qui suis à côté de la plaque.

Nesbo est un romancier de grande expérience et d'un talent certain. Les intrigues sont complexes (parfois trop, à mon avis) et les personnages, minutieusement analysés. Mais je reste un peu froid devant ce qui a semblé au contraire séduire la plupart des critiques: l'exotisme (on nous balade d'Oslo à Hong-Kong et au Congo); la psychologie noire de Harry Hole, en lent processus de désintégration intérieure après l'épisode du Bonhomme de neige (voir ci-dessus) et qui a remplacé l'alcool par l'opium; les rivalités interservices au sein de la police norvégienne. Tous les poncifs du roman noir sont revisités méthodiquement. Avec talent, sûrement; mais, pour moi, ça sent le réchauffé.

Quant à l'intrigue, l'un des points forts de Nesbo, elle est méthodiquement montée et ficelée. Mais d'une complexité telle que l'on s'y perd et que, au lieu de participer à sa résolution, on assiste un peu passivement aux prouesses intuitives et déductives de Hole sans trop comprendre ce qu'elles signifient. Finalement, la multiplicité des personnages (à mon avis, l'une des manies agaçantes de Nesbo) rend encore plus difficile de suivre - les noms norvégiens n'arrangeant rien, évidemment. Alors quand ça dure plus de 750 pages, disons que l'enthousiasme n'y est plus vraiment.

Pour ajouter à ces difficultés de lecture, le découpage très cinématographique du roman, s'il ajoute au rythme, diminue cependant la lisibilité. Multiplicité des points de vue et fréquence des changements (plusieurs fois au cours d'un même chapitre): j'ai souvent eu la même impression que devant ces films caméra à l'épaule qui ballottent les images et vous donnent le tournis.

Signalons enfin que la lecture préalable du Bonhomme de neige, sans être absolument indispensable, est utile. Même si l'intrigue du Léopard n'en est pas le prolongement, les références sont nombreuses.

Cela dit, je ne vous le déconseille pas. C'est simplement un bon roman que je n'ai pas trop aimé.

Ma note: 3,5 / 5