Nos 5 étoiles

Karine Giébel

RP (Raymond Pédoussaut) - Octobre 2010

En un coup d'oeil

  • Naissance: 1971
  • Nationalité: française
  • Premier roman publié: Terminus Elicius
  • Personnage vedette: Aucun - pas de personnage récurrent
  • Lieux de prédilection pour ses intrigues: France
  • Genre(s) de prédilection: roman noir
  • Meilleur(s) roman(s), selon nous: Meurtres pour rédemption
  • Ordre de lecture à respecter: aucun
  • Roman plus faible à éviter: aucun
  • PrixPrix Intramuros de Festival Polar & Co de Cognac 2008 et prix SNCF du polar français 2006 pour Les morsures de l'ombre - Prix du Polar de la ville de Marseille pour Terminus Elicius

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À mon avis

Karine Giébel commence à avoir une certaine notoriété, en France du moins. En 5 romans, elle a réussi à se faire connaître et reconnaître. Elle a ses fans qui apprécient la qualité incontestable de ses livres. Pourtant tout n'a pas été facile au début. Quand elle a essayé de se faire publier, elle a balayé les maisons d'édition, petites et grosses, mais elle n'a eu que des refus. La plupart ne lisaient même pas les premiers romans. Elle a continué son parcours du combattant jusqu'à sa rencontre avec le directeur de Rail Noir qui lui a demandé d'écrire un roman avec en toile de fond l'univers ferroviaire. C'est de cette commande qu'est né Terminus Elicius, son premier roman publié. Et Bingo! Une première récompense pour ce livre: le Prix Marseillais du Polar. Même si ce n'est pas le prix le plus prestigieux du monde, c'est quand même une bonne invitation à persévérer dans cette voie. Ensuite tout est devenu plus facile puisque, sans faire aucune démarche, c'est les éditeurs Pocket et Fleuve Noir qui sont allés vers elle. A partir de son second livre, elle publie régulièrement.
Karine Giébel est venue au polar sans avoir lu des bouquins policiers. On ne peut pas dire qu'elle ait subi des influences! Elle a choisi cette catégorie parce que cela lui offrait la possibilité de construire une intrigue, de faire monter le suspense et aussi de décrire la société. Cela lui a paru un espace idéal pour évoquer en toute liberté la politique, la psychologie, le genre humain.
C'est une dame qui ne fait pas dans le rose ni la fleur bleue. Sa couleur c'est plutôt le noir. Dans ses livres il y a beaucoup de violence, qu'elle soit physique ou psychologique. Mais elle n'est jamais gratuite, elle est justifiée par le contexte comme dans Meurtres pour rédemption qui décrit l'univers carcéral ou Les morsures de l'ombre qui décrit une vengeance et une manipulation psychologique. Ses héros sont complexes parfois sympathiques, parfois odieux. Chez elle pas de personnage sûr de lui, confiant et irrésistible dont on sait à l'avance que quelque soit les obstacles il finira par triompher. Ses personnages sont à la fois forts et faibles avec leurs fêlures, ils ont plusieurs facettes et ne sont jamais faits d'un seul bloc. Il ne faut pas non plus compter sur elle pour vous offrir un happy end façon Hollywood. Les fins sont sombres et pessimistes mais pas forcément totalement désespérées.
Karine Giébel affirme que lorsque ses lecteurs la rencontrent, après avoir lu ses livres, ils sont très surpris. Beaucoup s'attendent à voir une gothique avec les ongles peints en noir, un peu comme la Lisbeth Salander de Stieg Larsson et ils découvrent une jeune femme classique aux rondeurs généreuses. On a tous plusieurs facettes, une des siennes doit être assez sombre.

Elle conserve de sa première commande une sorte d'affection pour les transports ferroviaires. Dans Terminus Elicius c'est pendant le trajet quotidien en train pour aller au travail  que se déroule une bonne partie de l'action. Dans Meurtres pour rédemption son héroïne Marianne s'évade virtuellement de sa geôle en écoutant le passage des trains. Comme une sorte de reconnaissance la SNCF lui a attribué le Prix SNCF du polar pour Les morsures de l'ombre (prix mérité, décerné par les lecteurs et non par la SNCF).

Karine Giébel réussit à mettre de l'émotion et des sentiments puissants à l'intérieur d'histoires d'une noirceur terrible. Ce qui n'est quand même pas si fréquent !
Un jeune auteur (moins de 40 ans) dont le talent est déjà confirmé, c'est pour cela que je l'ai placé dans mes 5 étoiles. Vous pouvez lire n'importe lequel de ses livres, vous aimerez ou pas, selon votre goût et votre sensibilité, mais je serais étonné si cela vous laisse indifférent. Pour ma part j'apprécie.

Bibliographie à ce jour :


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