JH (nov 08)
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Si l'on fait exception de l'incontournable John Grisham (que personnellement je n'apprécie pas trop, le trouvant trop bavard et trop éparpillé dans ses intrigues), Steve Martini est le prototype de l'auteur de thrillers judiciaires classiques. Les personnages sont assez conventionnels, mais ses intrigues sont toujours minutieusement ficelées, progressant de façon parfaitement logique vers une fin toujours inattendue, parfois même à double fond.
Le style est fluide et la narration progresse sans digressions ni temps morts. L'intrigue est cadrée pour l'essentiel dans la durée même du procès, réservant une large place aux scènes de prétoire, ce qui confère une unité de temps à l'histoire, contrairement à d'autres auteurs de polars juridiques qui préfèrent retarder le plus possible l'ouverture du procès pour mettre plutôt l'emphase sur l'enquête et sur des racines remontant dans le lointain passé des personnages.
Là où Martini révèle une indéniable originalité, c'est dans ses tentatives d'impliquer directement les acteurs du procès dans le meurtre lui-même: juge se retrouvant au banc des accusés, avocat de la défense au passé douteux, preuves manipulées par les policiers, etc.
Bref, rien pour passer à l'histoire, mais une qualité constante et, malgré la recette, un intérêt qui ne se relâche pas. Pour les amateurs de polars judiciaires (dont je suis!), de bonnes vieilles pantoufles confortables toujours plaisantes à remettre, l'espace d'une lecture: la définition d'une valeur sûre, quoi!