Le club des polarophiles québécois

Crimes sans importance (de Dave Zeltserman)

JH (décembre 2011)


En un coup d'oeil

  • Date de publication : 2009 (Small Crimes).
  • Date de l'édition française: 2011 (Payot Rivages, 267p).
  • Genre: roman noir.
  • Mots-clés: liberté conditionnelle, chantage, mafia.
  • Personnage principal: Joe Denton, ancien flic ripou tout juste sorti de prison.
  • Résumé et commentaire: ici.

À mon avis

Ce nouveau romancier américain, dont c'est le premier roman, promet. Je suis pas fana des histoires de flics ripous et de parrains mafieux, mais j'ai malgré tout traversé ce roman avec intérêt.

Joe Denton n'a pas un passé particulièrement sympathique. Flic ripou acoquiné avec un shérif encore plus ripou et un parrain mafieux, a tâté de tout (pots-de-vin, jeu, cocaïne, cambriolages ...) et il a fini par se faire prendre et par tout perdre. Après 7 ans de prison, il est bien décidé à se racheter une conduite (surtout que sa liberté conditionnelle en dépend). Mais on ne se débarrasse pas ainsi de son passé. Victime de ses anciennes accointances, il se retrouve bientôt pris dans une série de dilemmes moraux - et il n'est pas très habile pour les résoudre, c'est le moins qu'on puisse dire.

Sa femme est partie avec leurs deux filles et ne veut plus entendre parler de lui; ses anciens collègues l'ont largué et essaient même de le coincer; ses parents l'accueillent à contrecoeur et ses rares amis se défilent. Il aurait bien une petite amie en vue, mais les perspectives sont compliquées.

Rien d'hollywoodien dans ce roman plus noir que noir. Par faiblesse, par lâcheté ou simplement par impuissance, Joe Denton sème malgré lui la désolation autour de lui. Et, je ne vous dis que ça, ne vous attendez pas à un happy end.

L'écriture est bien maîtrisée et l'auteur cultive notre ambivalence par rapport à ce personnage qui suscite à la fois le dégoût, la pitié et une certaine forme de sympathie. L'intrigue est bien structurée et progresse sans temps morts. Mais il n'y a pas de rebondissements et de retournements spectaculaires. Rien que la lente et implacable progression d'un cancer moral. À ne pas lire si on est dans une phase dépressive ...

Ma note: 4/5