Le club des polarophiles québécois

Le Dirty secrets club (de Meg Gardiner)

JH (mai 2010)


En un coup d'oeil


À mon avis

Meg Gardiner vient d'apparaître dans les librairies francophones, mais elle a déjà à son actif sept ou huit romans en anglais, la plupart mettant en vedette l'avocate Evan Delaney. Mais ce roman-ci inaugure une nouvelle série gravitant autour de la psychiâtre Jo Beckett. Un autre roman est paru depuis, mais non encore traduit.

On sort de la lecture de ce roman-ci avec des impressions mitigées. L'intrigue est complexe à souhait, et même tordue par moments. Et beucoup de questions se posent dès le démarrage de l'histoire. Quel est le rapport entre les victimes d'une série de meurtres plus ou moins déguisés en accidents ou en suicides? Comment a-t-on pu amener une femme à se suicider alors qu'elle n'était aucunement contrainte physiquement? Et pourquoi ce mot Dirty écrit au rouge à lèvres sur sa cuisse, comme un message? On comprend assez tôt - le titre du roman, l'annonce d'ailleurs - qu'il existe un club assez bizarre de gens qui ont des secrets à cacher mais qui semblent s'amuser à mettre ces secrets en péril. Mais quel est le but du club? Comment fonctionne-t-il? Qui en fait partie? Et pourquoi quelqu'un semble-t-il s'acharner à les éliminer l'un après l'autre?

Parti-pris romanesque sans doute, mais Gardiner choisit de laisser le lecteur dans le brouillard pendant presque toute la durée du roman. Ce n'est pas seulement l'identité du criminel qui est cachée - c'est de bonne guerre, et l'essence même d'un certain polar - mais l'ensemble de la mécanique des crimes, de la logique de leur enchaînement et des différents mobiles. Oui, tout finit par se résoudre correctement à la fin, mais la solution est tellement complexe que l'on n'est même pas sûr d'avoir tout compris. Ici, pas de jeu de fausses pistes ou de retournements à la Coben. On est, tout comme les enquêteurs, dans le cirage pratiquement jusqu'à la fin. Malgré l'intérêt de l'intrigue, je ne crois pas que ce choix soit très heureux. Chose certaine, il génère une certaine frustration. Voilà le jugement que l'on peut porter après avoir refermé le roman: original, pas inintéressant, mais frustrant.

Ma note: 3,5 / 5