Le club des polarophiles québécois

Divine justice (de David Baldacci)

JH (octobre 2011)


En un coup d'oeil

  • Date de publication : 2009 (Divine Justice).
  • Date de l'édition française: 2011 (Michel Lafon, 421p)
  • Genre: thriller, roman d'espionnage.
  • Mots-clés: traque, CIA, trafic de drogue.
  • Personnage principal: John Carr, alias Oliver Stone, ex-agent de la CIA en fuite.
  • Critique de Claude Le Nocher: ici.

À mon avis

Cette aventure est la quatrième de la série du Camel Club et, si l'on en juge par la finale, probablement la dernière. Si le Camel Club ne vous dit rien du tout (auquel cas, commencez plutôt par le premier roman de la série, justement intitulé Le Camel Club!, ou lisez du moins les résumés des liens ci-dessous), voici ce que j'en disais dans mon entrée Valeurs sûres sur Baldacci.

Depuis ses trois derniers romans (Le Camel Club, Les collectionneurs, Des cadavres trop bavards) et dans son prochain à paraître (Divine Justice), Baldacci développe sa série du Camel Club où il semble avoir donné un cadre stable à ses préoccupations et à sa vision cynique du monde des politiciens. Un ex-agent de la CIA, John Carr, a pris le pseudonyme d'Oliver Stone (joli clin d'oeil!) pour fonder le Camel Club. Il vit comme un itinérant non loin de la Maison Blanche et, si peu de gens connaissent son passé, lui sait beaucoup de choses et a conservé ses habiletés au combat acquises lors de sa précédente carrière. Avec l'aide de ses trois potes, des marginaux comme lui et avec la complicité d'un agent actif au Secret Service, il se tient au courant de l'actualité politicienne et flaire la conspiration à faire éclater ou la magouille à faire dérailler.

À partir de là, Baldacci applique la recette: les bonzes menacés de voir leurs plans contrariés font tout en leur pouvoir pour mettre le couvercle sur la marmite, quitte à vouloir liquider les témoins gênants et les fouineurs. Mais, bien sûr, leurs plans machiavéliques finissent toujours, grâce à la ténacité et à l'intelligence de Stone et de ses complices, par se retourner contre eux à la fin.

Ce roman tranche sur les autres, non pas par sa qualité (avec Baldacci, la qualité est constante), mais par son contexte. Ici, pour l'essentiel, l'intrigue ne se situe plus à Washington, mais dans un trou perdu de la Virginie nommé Divine où les deux seuls employeurs sont la mine et la prison à sécurité maximale. C'est là que, dans sa fuite des agents lancés à ses trousses, John Carr s'est retrouvé. Sans l'avoir cherché, il tombe sur une autre organisation locale, de trafiquants de drogue, cette fois, ce qui le met davantage en péril. Ses amis du Camel Club ont ici un rôle plus effacé: ils couvrent sa fuite et essaient de lancer les poursuivants sur des fausses pistes. Mais, au final, tout va se jouer à Divine.

On se situe dans un contexte qui rappelle beaucoup les romans de Lee Child et les aventures de son Jack Reacher: les aptitudes au combat qui permettent de remporter d'improbables victoires, la femme locale qui sert d'alliée et de maîtresse de passage, les complots des élites locales. Mais c'est aussi au cours de ce roman que Baldacci révèle enfin le passé de Carr qui était toujours resté nébuleux lors les romans précédents. C'est ce qui m'amène à croire que Baldacci vient probablement, malgré une fin quelque peu ouverte, de boucler la boucle du Camel Club.

Comme les précédents romans de la série, on est à cheval entre le polar et le roman d'espionnage, puisque les opérations secrètes de l'armée et les complots de la CIA sont un élément majeur de l'intrigue. On est aussi devant la recette Baldacci: une histoire pas très originale, mais bien racontée, sans temps morts, avec des personnages crédibles et une maîtrise complète des codes habituels du thriller. Rien de mémorable, mais un bon moment de lecture, si on aime le genre.

Ma note: 4/5