Le club des polarophiles québécois

Les enfants du néant (de Olivier Descosse)

JH (juillet 2009)


En un coup d'oeil


À mon avis

Olivier Descosse est une pointure du polar français. Il s'est fait connaître par une trilogie mettant en vedette le lieutenant de police Paul Cabrera et dont le dernier tome (Le pacte rouge) lui a valu en 2005 le grand prix du roman policier de Cognac. Les enfants du néant, sa dernière oeuvre, est toutefois un roman autonome, qui introduit le psychanalyste François Marchand. La présence de la psychanalyse dans l'oeuvre de Descosse s'explique peut-être par la profession de sa mère, psychanalyste elle aussi.

Le roman est intéressant et se laisse lire avec plaisir jusqu'au bout, mais il est inégal. Les personnages sont bien campés et le drame personnel de Marchand, notamment, est complexe et fouillé. De même, le monde des ados fuckés, attirés selon le cas par le satanisme, la prostitution ou le suicide est bien brossé et crédible. L'intrigue, malgré quelques coups de pouce du hasard, est correctement architecturée et sa résolution inattendue, même si elle demande un effort de jouer le jeu, demeure satisfaisante, après les explications finales. L'intérêt vient notamment du parti-pris psychologique du profileur: Marchand a toujours une théorie séduisante pour relancer l'enquête, mais ses hypothèses sont successivement contredites par les faits nouveaux. Et la vraie explication, évidemment, il ne l'a pas vue venir.

L'écriture, par contre, ne casse rien. Si les dialogues sont en général justes et naturels, la narration est lourde et bourrée de tics (par exemple, cette manie des phrases d'un ou deux mots qui visent à donner du punch au récit mais sentent vite la recette). Quant à l'histoire d'amour, éminemment prévisible, elle est à peine esquissée et on l'a plaquée plus qu'intégrée.

Au total, certainement pas du grand polar ni un coup de coeur; mais de quoi occuper agréablement quelques heures de lecture si l'on n'a rien d'extraordinaire à se mettre sous la dent.

Ma note: 3,5 / 5