Le club des polarophiles québécois

Faute de preuves (de Harlan Coben)

JH (janvier 2012)


En un coup d'oeil

  • Date de publication : 2010 (Caught).
  • Date de l'édition française: 2011 (Belfond noir, 378p) .
  • Genre: enquête.
  • Mots-clés: pédophilie, vengeance, pardon.
  • Personnage principal: Wendy Tynes, journaliste télé.
  • Résumé et commentaire: sur Parlons bouquins..

À mon avis

Un Coben de la meilleure cuvée, que j'avais lu l'an dernier en anglais, mais que je viens de survoler dans sa version française. Ce que j'appelle un authentique Coben, à côté de ses Myron Bolitar et de ses romans de jeunesse (les collectors, quelle horreur!) que l'éditeur français est en train de publier - arnaque en vue, méfiez-vous!

Wendy Tynes tend des pièges à des cyberpédophiles pour son émission de télé. Elle en piège un, Dan Mercer, relâché faute de preuves, mais prestement tué par le père d'une de ses victimes, lui-même relâché faute de preuves. Bref, tout semble plié, sauf que Wendy se met à avoir des doutes. Et alors que tout le monde classe l'affaire, au tribunal comme dans l'opinion publique, elle tire sur un ou deux fils de laine qui dépassent ... et finit, comme il faut s'y attendre avec Coben, par détricoter le chandail au grand complet.

Pas de disparition cette fois-ci (le thème de prédilection de Coben), mais l'habituelle intrigue à double et triple fond où les apparences sont toujours trompeuses. Plusieurs fois, l'enquête semble arriver à son terme, mais le nombre de pages restantes vous indique clairement qu'il va y avoir encore deux ou trois retournements à la Coben, L'intrigue tordue demande évidemment un peu de concession côté vraisemblance, mais il n'y a pas vraiment de couleuvre à avaler et c'est ficelé avec talent. Pour une fois, et c'est à signaler, le prologue vous livre un indice réel, même s'il est ténu. Je ne vous dis que ça.

Coben, c'est connu, est d'abord un romancier d'intrigue. Toutefois, ici, il ajoute une épaisseur psychologique supplémentaire avec une réflexion morale intéressante sur la vengeance et le pardon et sur la lâcheté et le courage. Et il se paie une touche de modernisme technologique sur les réseaux sociaux et le marketing viral.

Bref, un roman fort bien maîtrisé, dont l'intérêt ne se dément pas. À recommander sans hésitation.

Ma note: 4,5 / 5