Le club des polarophiles québécois
MD (Mai 2011)
C’est
parce que j’aime habituellement les romans de Ian Rankin (voir la rubrique que
je lui ai consacrée) que je puis me permettre de dire que ce roman est le plus
ennuyant de tous ceux que j’ai lus. Trop long, trop lent, trop bavard et
moralisateur (je n’ai rien contre la morale en général, mais celle-ci est une
vieille morale de vieux curé délabré), trop de niaiseries psychologiques (la
collègue Siobhan intervient avec une lourdeur pachydermique qui lui vaudrait,
automatiquement, un cours de recyclage en psychologie pour les nuls), trop de
personnages (même avec un plan et un schéma, après 200 pages j’étais perdu).
Les deux intrigues principales, celle
de Siobhan qui cherche une disparue, puis le meurtrier de celui qui avait violé
la sœur de cette disparue, et celle de Rébus sur la découverte d’étranges
squelettes dissimulés sous un plancher de béton et sur l’assassinat d’un
immigré kurde, se recoupent à quelques reprises, ce qui donne l’occasion à
Siobhan et à Rébus de répéter leur morne relation. Les poncifs se succèdent
gaillardement, du genre : « On passe l’essentiel de notre temps à
traquer ce qu’on appelle les bas-fonds, mais ce sont en réalité les
hautes sphères qu’on devrait avoir à l’œil » (p. 196). Wow! Et c’est à
la veille de sa retraite que Rébus découvre ça.
Ça tâtonne à droite, puis à gauche, de
retour à droite et un petit tour à gauche, jusqu’à ce que le hasard favorise
nos limiers déconcertés mais avides de faire le bien.
Peut-être que le roman a été écrit par
quelqu’un d’autre ou que Rankin a été malade pendant une longue période. Ou
qu’une violente nostalgie d’être aussi utile qu’un sociologue l’a subitement
empoigné. Ne vous fiez pas à ce roman pour juger Rankin dont les œuvres sont
habituellement mieux écrites, mieux composées, plus imaginatives et où, Rébus,
même en carburant au scotch pur malt, est plus intéressant.
Ma note : 2,5 / 5