Le club des polarophiles québécois

L'indice de la peur (de Robert Harris)

JH (avril 2012)


En un coup d'oeil

  • Date de publication : 2011 (The Fear Index).
  • Date de l'édition française: 2011 (Plon, 301p).
  • Genre: techno-thriller financier.
  • Mots-clés: transactions boursières, crash, intelligence artificielle.
  • Personnage principal: Alex Hoffman, physicien et financier.
  • Résumé et commentaire (un peu trop favorable): sur Lire ou mourir.

À mon avis

Même s'il a publié 7 autres romans traduits en français, c'est mon premier contact avec Robert Harris, sinon, indirectement, par le biais de l'adaptation cinématographique de Roman Polanski de son roman L'homme de l'ombre. Sans être un coup de coeur, cette prise de connaissance est réussie.

L'intrigue se passe sur la place financière de Genève et s'inspire évidemment de la crise financière récente. Hoffman, vaguement autiste mais génial, est propriétaire d'un hedge fund qui a eu un rendement de 83% dans la dernière année, en plein bear market. Il vient de mettre un point un nouvel algoritme de gestion automatisée boursière, basé sur des études sophistiquées (et appuyées par une armée de serveurs informatiques digne d'un roman de science-fiction) relatives à cet indice de peur, qui constitue le coeur et le moteur des marchés financiers. Et ça marche tellement bien que son programme est en train de créer un crash boursier planétaire qui va rapporter des milliards. L'ennui, c'est que ce programme n'obéit plus aux commandes et ne suit plus que sa propre logique. Parallèlement, le comportement parano-schizo de Hoffman (il a toujours été bizarre, c'est ce qui fait son génie) s'accentue inexplicablement. Est-il en train de devenir fou ou vise-t-on à le rendre fou? Et si oui, qui?

Harris revisite de vieux mythes classiques (le savant fou, l'ordinateur hors de contrôle qui menace la planète) correctement modernisés et appuyés par une recherche documentaire fouillée et de nombreuses données techniques. À moins d'être un aficionado de la Bourse ou de l'informatique, vous n'en comprendrez pas la moitié, mais ça fait sérieux et ça n'entrave pas le déroulement de l'intrigue. Celle-ci est un peu longue à se mettre en place, le temps de camper les personnages et de faire l'historique de la compagnie; mais une fois la machine démarrée, on tombe dans le rythme connu du thriller et l'intérêt est soutenu, jusqu'à une fin logique mais sans surprise (bien oui, la crise va finir par se résoudre, l'auriez-vous cru?).

Bref, un thriller moderne et efficace qui se lit avec plaisir, même si la finale laisse un peu sur sa faim, avec plusieurs fils en l'air que l'auteur ne s'est pas donné le mal de boucler: que révélaient les scans du cerveau de Hoffman? Comment, techniquement, est-on sorti de la crise? Quel était le rôle du mystérieux agresseur?

Ma note: 4/5