Le club des polarophiles québécois

Lames soeurs (de Robert Malacci)

MD (avril 2009)


En un coup d'oeil


À mon avis

Malacci a publié cinq polars en 15 ans, toujours avec le journaliste-photographe Robert Malacci, embourbé dans des enquêtes invraisemblables. Il semble donc avoir son public. Quel est-il?

D'abord, méfions-nous des comparaisons avec San-Antonio que des commentateurs ont fait circuler : c'est mettre la marche un peu haut pour Malacci, et le lecteur naïf aura l'impression d'avoir été berné. A part le fait d'être écrit à la première personne et de se mettre en scène soi-même, la comparaison est trompeuse. Frédéric Dard jouait admirablement avec la langue, un peu comme notre Sol national (humoriste québécois caractérisé par les jeux de langage). Ce n'est pas le but de Malacci, me semble-t-il. Son écriture est plutôt celle d'un scénariste : beaucoup de dialogues, peu de descriptions, style minimaliste.

On ne prend pas tellement au sérieux le personnage principal, ni l'intrigue, ni la procédure policière, ni le suspense. Ça, c'est le point commun avec les aventures du commissaire San-Antonio. Mais ce n'est pas compensé par l'invention dans l'écriture. Malacci écrit vite, sans recherche apparente; il va droit au but, qui consiste à raconter une histoire somme toute assez simple qui met en scène des personnages plutôt stéréotypés. La mutilation des victimes, opérée en coulisses, est insuffisante pour les amateurs de romans noirs durs; l'intrigue et son dénouement ne raviront pas les maniaques de puzzles. Malacci vise à divertir sans trop exiger de nos neurones. Plus près d'un roman de gare que d'un véritable thriller.

Pour ceux et celles qui ne veulent pas se casser la tête, par exemple entre Montréal et Québec, dans un train.

Ma note: 3/5


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