Le club des polarophiles québécois

Sherlock Holmes et le mystère du Palio (de Luca Martinello)

MD (septembre 2011)


En un coup d'oeil


À mon avis

Les amateurs et spécialistes du grand détective ont tous leur explication-fétiche pour rendre compte des activités de Holmes après sa disparition (sa fausse mort) dans les chutes de Reichenbach en 1891. Dans son premier roman, le journaliste italien Luca Martinelli imagine Holmes en mission d'espionnage top secret à Florence, au cours de laquelle il doit régler une affaire de meurtre à Sienne, à laquelle est mêlé un élément important du réseau qu'il est chargé de mettre sur pied : un citoyen anglais, en effet, a été accusé d'un meurtre crapuleux et les autorités italiennes tiennent à le condamner rapidement.

Martinelli est originaire de Sienne, une ville que j'aime beaucoup moi aussi, et il parvient de temps en temps à faire sentir les oliviers, à décrire ces petites rues pittoresques, ces couleurs jaune-ocre inimitables et l'atmosphère d'effervescence qui anime la ville au moment où la célèbre course de chevaux annuelle (le Palio) va avoir lieu. Dans ce décor évolue Holmes, qui s'est pris d'amitié pour un gamin des rues, en fait le fils de son malotru d'aubergiste, qui va lui servir d'assistant.

Cette relation paternelle de Holmes apparaît comme assez artificielle et la plupart des autres personnages manquent nettement de profondeur; pas des caricatures, plutôt des points de repère abstraits. Holmes est rarement branché sur l'action mais il parle beaucoup, raconte des événements, se livre à des déductions caduques, nous entraîne dans ses errances. Et ça parle. Et c'est long. Et gratuit (du genre, si la balle vient d'un pistolet anglais, le tireur doit être anglais). Et le hasard est très favorable.

Bref, on n'y croit pas, on n'est pas ému, on n'embarque pas, on s'endort. Bien des éléments épars auraient pu servir, s'ils avaient été intégrés dans une bonne histoire. Mais l'auteur se contente d'en saupoudrer le récit ici et là. Dans un bon roman, les personnages font des choses plutôt que de les dire. Au départ, il est possible que le type pastiche ait aidé à orienter le travail; mais, au bout du compte, la comparaison avec Watson ne joue pas en faveur de Martinelli.

Difficile de recommander ce livre surtout que, à 40$, le rapport qualité/prix est aberrant.

Ma note: 2,5 / 5