Le club des polarophiles québécois

La nuit de Tomahawk (de Michael Koryta)

JH (août 2010)


En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2008 (Envy the Night)
  • Date de l'édition française: 2010 (Seuil, 355p)
  • Genre: thriller.
  • Mots-clés: manipulation, vengeance.
  • Personnage principal: Frank Temple, fils d'un tueur à gages.
  • Résumé: ici et un autre plus critique .

À mon avis

Michael Koryta a d'abord publié trois romans mettant en scène le détective privé Lincoln Perry avant de publier celui-ci, qui ne fait pas partie de la série.

Ce n'est pas un roman mémorable, mais l'histoire est bien ficelée, même si un peu convenue, avec une jolie surprise à la fin. L'intérêt provient des personnages eux-mêmes, tous complexes et ambivalents, contenant chacun une part de noirceur et une autre de moralité. Au premier titre le personnage principal, qui doit composer avec l'héritage d'un père à la fois héros du Vietnam et tueur à gages, mais qui fut un bon père et un bon époux. Frank, sans approuver, doit néanmoins composer avec la part de violence en lui qui provient de cet héritage et résister au désir de vengeance envers celui qui, pour sauver sa propre peau, a donné son père au FBI.

Ce roman pose des questions morales maintes fois posées dans le polar: est-il moral d'user de violence envers des criminels? Jusqu'où doit aller la loyauté filiale? A-t-on le droit de mentir à quelqu'un pour éviter un mal plus grand? Les réponses ne sont pas claires et chaque personnage apporte la sienne; cela convient à la complexité des enjeux.

Le décor, un endroit sauvage du Wisconsin, est superbe, et la seconde partie du roman, cadré dans une seule nuit de poursuite et de contre-poursuite, carbure à l'adrénaline pure et se lit d'une traite.

Michael Connelly et Dennis Lehane voient dans Michael Koryta leur fils spirituel. C'est un peu fort et il y a encore quelques croûtes à manger, mais le roman demeure d'une lecture plaisante.

Ma note: 4/5