Le club des polarophiles québécois

Séquestrée (de Chevy Stevens)

JH (janvier 2012)


En un coup d'oeil


À mon avis

Premier roman d'une auteure canadienne, elle-même agente d'immobilier, Séquestrée laisse une impression mitigée. Annie, le personnage principal, est enlevée et séquestrée pendant un an par un psychopathe dans une cabane isolée. Le Monstre, comme elle l'appelle, la transforme en esclave sexuelle et en esclave tout court, régentant les moindres détails de sa vie.

On sait qu'elle va finir par s'en sortir, puisque le roman est écrit sous forme de narration adressée à sa thérapeute, supposée l'aider à gérer le stress post-traumatique bien compréhensible qui l'afflige après son retour chez elle. Ce choix romanesque conduit à tuer le suspense pour privilégier l'analyse psychologique. On peut même se demander s'il s'agit d'un polar, puisqu'il n'y a pas d'enquête policière, l'essentiel du roman se passant en huis-clos dans cette cabane infernale. Ce n'est que vers la fin qu'un rebondissement, inattendu mais invraisemblable, nous ramène au polar plus classique.

C'est assez bien écrit, et la technique de narration, qui fait alterner l'année de séquestration avec les mois de réadaptation, est intéressante. Mais la description minutieuse des sévices sexuels et psychologiques que lui inflige le ravisseur finit par devenir redondante, même si on met bien en lumière les stratégies de survie psychologique que doit déployer Annie pour ne pas devenir folle dans cet enfer. Heureusement, l'auteure a fait court (335 pages) et n'a pas trop étiré la sauce.

Bref, pas mauvais pour un premier roman, mais rien pour se précipiter.

Ma note: 3,5 / 5