Le club des polarophiles québécois
JH (novembre 2010)
Michael Marshall Smith (qui publie maintenant depuis quelques années sous le seul nom de Michael Marshall) est un romancier britannique. Tout comme son compatriote Lee Child, il situe ses intrigues aux États-Unis. Lancé internationalement avec le succès de sa trilogie Les hommes de paille, le voici marchant plutôt sur les traces de Stephen King.
Marshall est un bon conteur, qui a le sens du rythme, sait créer des climats et invente des personnages forts et crédibles. Selon que vous êtes ou non ouvert aux histoires de sorcellerie et d'entités malignes, vous adorerez ou vous resterez, comme moi, plus réservé.
Ce n'est pas que le surnaturel soit très présent dans le déroulement de l'intrigue. Pour l'essentiel, on a là un suspense de bonne facture, dans le climat étouffant d'une petite ville américaine du fond de nulle part, où tout le monde se connaît et où les amitiés et inimitiés remontent à des générations. On est sensible au drame de John, dont la carrière et le couple ont naufragé à la suite de la mort inexpliquée de son fils et qui, alors qu'il tente de se refaire une vie minimale après une descente aux enfers, se voit malgré lui ramené sur les lieux de son drame et forcé de creuser des secrets que nul n'est disposé à lui livrer.
Mais, annoncé à quelques reprises dans le déroulement de l'intrigue, le surnaturel s'impose dans le dénouement. On a pu croire, dans le coeur de l'histoire, que ces références à des esprits malins (les vents mauvais, justement) n'étaient que les divagations d'un ou deux personnages un peu à côté de leurs pompes (ce que, personnellement, je souhaitais!); mais non, on bascule dans le fantastique et cela donne une finale floue, avec plusieurs questions en suspens et des événements pas vraiment résolus (ou, en tous cas, pas clairement expliqués). Bref, cela commence comme un Coben, se poursuit comme un Lee Child et se termine comme un Stephen King. À vous de voir ...
Ma note: 3,5 / 5