Le club des polarophiles québécois

Le couperet et Le contrat (de Donald Westlake)

JH


En un coup d'oeil


À notre avis

Je traite ces deux romans ensemble, car non seulement ils touchent la même thématique (un homme en panne professionnelle qui se voit graduellement forcé de recourir au meurtre pour régler son problème), mais il s'agit de romans atypiques dans l'oeuvre touffue de Westlake, davantage porté sur le polar humoristique (que personnellement, je n'apprécie pas trop).

Voici des liens vers les résumés, pour Le couperet et pour Le contrat.

Il s'agit de deux romans sociologiques qui contiennent une critique amère de la pression exercée par la société sur les individus pour qu'ils produisent et de l'impersonnalité inhumaine des machines d'embauche (pour Le couperet) et des maisons d'édition (pour Le contrat). L'intrigue, aussi passionnante qu'elle soit, est pourtant à la limite du vraisemblable. Mais, pour la raconter, Westlake adopte un style tellement classique, tout en sobriété et en retenue, qu'on y croit sans difficulté. Les deux romans sont d'ailleurs assez courts, selon les normes habituelles. Mais il n'y a pas un mot de trop.

Le suspense est original. En effet, dans les deux cas, c'est le point de vue du criminel qui est adopté comme angle de la narration. Mais ce criminel est presque une victime: un pauvre type ordinaire, qui voudrait bien ne pas en être réduit à de telles extrémités pour assurer sa survie sociale et professionnelle, mais qui va s'y résigner, par faiblesse ou par épuisement.

Deux oeuvres puissantes, noires, tragiques, à peine traversées ça et là par l'humour caractéristique de Wetlake. Deux grands romans à lire tout de suite si vous ne les connaissez pas. Vous ne le regretterez pas.