Le club des polarophiles québécois

Les enquêtes de Murdoch (série télévisée d'après l'oeuvre de Maureen Jennings)

MD (septembre 2009)


En un coup d'oeil

  • Date de publication originale de la série télévisée: 2008 (Toronto : Citytv)
  • Date de la version française: 2009 (Canal Mystère)
  • Romans-sources : Maureen Jennings (7 romans écrits de 1997 à 2007) : détails ici.
  • Productrice : Christina Jennings (Shaftesbury Films)
  • Genre: enquête policière.
  • Mots-clés: énigme, crimes, enquête
  • Personnage principal: détective William Murdoch (Police de Toronto)
  • Liens externes:

À mon avis

Maureen Jennings, née en Angleterre, arrivée avec sa mère à l'âge de 17 ans au Canada, a écrit plusieurs romans, dont The K Handshape, qui a dernièrement obtenu le Prix Arhur Ellis, et la série des Murdoch Mysteries qui compte actuellement 7 titres (de 1997 à 2007), et dont le personnage principal est assez librement inspiré d'un policier de Toronto qui a réellement existé à la fin du XIXe siècle. A vrai dire, je n'ai lu aucun de ces romans.

J'avoue, par contre, avoir été conquis par la série télévisée adaptée de ces romans avec intelligence et élégance, dont Cal Coons et Christina Jennings semblent être les principaux artisans. Diffusée l'an passé en anglais, et depuis deux semaines en français, au canal Mystère (dimanche et lundi à 21h, et mardi à midi), c'est une des rares séries qui méritent qu'on s'y colle. Il existe actuellement 29 épisodes d'une cinquantaine de minutes (publicité oblige!), et la troisième saison torontoise est en préparation. Même si les rapports entre les protagonistes évoluent d'un épisode à l'autre, chacun est relativement indépendant, comprenant son énigme et sa solution. L'action se passe à Toronto aux alentours de 1895 et la reconstitution historique est habilement soignée : architecture, vêtements, coiffures, traits de caractère, mode de vie, et surtout le développement technologique et scientifique, pas seulement la criminologie, mais tout ce qui peut finir par servir aux procédures d'enquêtes : l'invention et l'implantation du courant alternatif (Tesla), le déchiffrage de codes, les analyses sanguines et l'appareil permettant de détecter ces taches sur les lieux d'un crime, des lunettes permettant de voir dans le noir...

L'Inspecteur William Murdoch, jeune et dynamique comme il se doit, admirateur de Sherlock Holmes et de son créateur Conan Doyle qu'il rencontre à quelques reprises, se passionne pour la technique, et on le voit toujours en train de travailler à une de ses inventions. Son chef, le bourru Brackenreid, plutôt de la vieille école et qui a confiance en des moyens de détection et de persuasion moins sophistiqués, est quand même assez intelligent pour laisser à Murdoch la bride sur le cou, malgré son scepticisme. D'un autre côté, cette curiosité scientifique rapproche le jeune inspecteur de la pathologiste Julia Ogden qui, après une lutte féroce contre les préjugés, travaille maintenant très étroitement avec Murdoch et Brackenreid. Les relations sentimentales compliquées entre William et Julia colorent agréablement ces aventures. Dernier personnage principal, le constable George Crabtree, naïf mais doté d'une si bonne volonté, ajoute un zest d'humour à des histoires qui pourraient paraître autrement bien dramatiques.

Amateurs de séries américaines qui carburent à la testostérone : s'abstenir.

Les intrigues sont crédibles, les enquêtes bien menées, la toile de fond historique impeccable, la musique bien adaptée, les rôles distribués avec discernement et incarnés avec conviction. En moins d'une heure, nous profitons là d'un petit chef-d'œuvre, une belle réussite dont on s'ennuyait depuis les Poirot de David Suchet et les Holmes de Jeremy Brett.

Ma note: 5/5 et Coup de coeur.