Le club des polarophiles québécois
RP (décembre 2011)
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Victor Lessard, sergent-détective, à la ville de
Montréal, est appelé pour un banal accident avec délit de fuite. Mais les
choses vont se compliquer quand en rendant visite à l’accidentée, il tombe sur
le cadavre du directeur de l’établissement. Elles vont encore empirer quand on
lui signale qu’un autre mort a été découvert dans le coffre d’une voiture
volée.
Ainsi nous avons deux enquêtes pour le prix d'une
: une enquête sur le paranormal menée par Isabelle pour essayer d’en savoir plus sur
l'expérience extraordinaire qu'elle vient de vivre et l'enquête policière de
Lessard pour trouver le meurtrier. Ces deux enquêtes ne se recoupent pas, elles
sont aussi parallèles que les mondes dans lesquels la jeune femme est allée
faire un tour. On pourrait d’ailleurs retirer cette partie paranormale du
bouquin sans que cela n’impacte le reste. Parfois on est tellement aux
frontière du réel, qu’un peu désarçonné, on se demande dans quel genre de roman
on est : policier, fantastique ou science-fiction ? On a même
l’impression à un moment que les envahisseurs extra-terrestres se sont
infiltrés parmi nous, c’est du X-Files ! L’auteur a crée cette atmosphère
mystérieuse et irréelle pour attiser notre curiosité. C'est assez original dans
un polar d'aborder les expériences d'une réalité parallèle à la notre. Par
contre on ne peut pas dire que le personnage du policier Lessard soit d’une
grande singularité : c’est l’archétype du flic américain vu moult
fois : alcoolique, divorcé, culpabilisant sur les rapports entretenus avec
ses enfants, soumis aux pressions de la hiérarchie, mais tenace, entêté,
compétent … et malgré tout sympathique. On le retrouvera probablement dans les
prochains romans de cet auteur, avec plaisir. Les âmes traquées est un bon premier roman. On devra surveiller
avec attention les prochaines œuvres de Martin Michaud.
Une remarque pour terminer : le livre a d'abord
été édité aux Éditions Goélette, au Québec, sous le titre Il ne faut pas parler dans
l'ascenseur, puis il est paru en France sous le titre Les âmes traquées
chez First. Le premier titre n'a pas été jugé très sexy pour un polar, c’est
vrai, mais il faisait référence à un passage du bouquin, alors que le second
titre se veut plus dramatique, plus polar mais aussi plus passe-partout : on
pourrait le coller à n'importe quel roman de ce genre.