Le club des polarophiles québécois

Les âmes traquées (de Martin Michaud) quebec

RP (décembre 2011)


En un coup d'oeil

amestraquees
  • Date de publication : 2010 (Il ne faut pas parler dans l'ascenseur - Éditions Goélette) - 2011 (Les âmes traquées - Éditions First) 
  • Genres : Policier / Thriller / Paranormal
  • Mots-clés : vengeance, coma, accident médical
  • Personnages principaux : Victor Lessard sergent-détective à la ville de Montréal, Isabelle Fortin jeune femme au passé douloureux
  • Résumé et critique : sur un polar

À mon avis

Un tueur semble poursuivre une obscure vengeance. Il assassine un homme, qu’il a préalablement identifié et pisté, il le colle dans le coffre de sa voiture et se dirige vers la victime suivante qui est une jeune femme, dénommée Isabelle Fortin. En voyant la jeune femme traverser la rue, il fonce droit sur elle, la renverse et prend la fuite. Sous le choc Isabelle chute et perd connaissance. Le tueur n'a pas réussi. Il va tenter de se rattraper en la localisant dans l’hôpital où le directeur est lui aussi sur sa liste de gens à éliminer. Coup de chance il pourra faire coup double ! Il gare sa voiture avec le macchabée toujours dans le coffre, se rend à l’hôpital, assassine le directeur comme prévu, mais manque Isabelle Fortin qui est déjà sortie. Entre temps Isabelle, qui a sombré dans un coma léger, vit une étrange expérience dans laquelle elle rencontre un homme qui lui aurait sauvé la vie, lui évitant le choc avec la voiture. Elle fait plus ample connaissance avec son sauveur qui exerce une forte attirance sur elle. Mais voilà qu’elle se réveille dans une chambre d’hôpital et que tout le monde lui affirme qu’elle n’a pas bougé de là depuis l’accident. Pourtant ce qu’elle vient de vivre lui parait si fort qu’elle ne peut admettre que cela n’a existé que dans son esprit. Elle part à la recherche des gens et des lieux qu’elle est persuadée avoir connu, ne sachant plus ou se situent la réalité et le rêve.

Victor Lessard, sergent-détective, à la ville de Montréal, est appelé pour un banal accident avec délit de fuite. Mais les choses vont se compliquer quand en rendant visite à l’accidentée, il tombe sur le cadavre du directeur de l’établissement. Elles vont encore empirer quand on lui signale qu’un autre mort a été découvert dans le coffre d’une voiture volée.

Ainsi nous avons deux enquêtes pour le prix d'une : une enquête sur le paranormal menée par Isabelle pour essayer d’en savoir plus sur l'expérience extraordinaire qu'elle vient de vivre et l'enquête policière de Lessard pour trouver le meurtrier. Ces deux enquêtes ne se recoupent pas, elles sont aussi parallèles que les mondes dans lesquels la jeune femme est allée faire un tour. On pourrait d’ailleurs retirer cette partie paranormale du bouquin sans que cela n’impacte le reste. Parfois on est tellement aux frontière du réel, qu’un peu désarçonné, on se demande dans quel genre de roman on est : policier, fantastique ou science-fiction ? On a même l’impression à un moment que les envahisseurs extra-terrestres se sont infiltrés parmi nous, c’est du X-Files ! L’auteur a crée cette atmosphère mystérieuse et irréelle pour attiser notre curiosité. C'est assez original dans un polar d'aborder les expériences d'une réalité parallèle à la notre. Par contre on ne peut pas dire que le personnage du policier Lessard soit d’une grande singularité : c’est l’archétype du flic américain vu moult fois : alcoolique, divorcé, culpabilisant sur les rapports entretenus avec ses enfants, soumis aux pressions de la hiérarchie, mais tenace, entêté, compétent … et malgré tout sympathique. On le retrouvera probablement dans les prochains romans de cet auteur, avec plaisir. Les âmes traquées est un bon premier roman. On devra surveiller avec attention les prochaines œuvres de Martin Michaud.

Une remarque pour terminer : le livre a d'abord été édité aux Éditions Goélette, au Québec, sous le titre Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, puis il est paru en France sous le titre Les âmes traquées chez First. Le premier titre n'a pas été jugé très sexy pour un polar, c’est vrai, mais il faisait référence à un passage du bouquin, alors que le second titre se veut plus dramatique, plus polar mais aussi plus passe-partout : on pourrait le coller à n'importe quel roman de ce genre.

Ma note : 4 / 5