Le club des polarophiles québécois

pouceAurora, Kentucky (de Carolyn D. Wall)

RP (Septembre 2011)


En un coup d'oeil

aurorakentucky
  • Date de publication : 2008 (Sweeping Up Glass).
  • Date de l'édition française : 2010 (Seuil) et 2011 (Points)
  • Genres : Historique / Sociologique / Roman noir
  • Mots-clés : Loups, Cotton Club, racisme
  • Personnage principal : Olivia Harker (Livvy) femme courageuse et dure
  • Résumé et critique : sur Babelio

À mon avis

Nous sommes en 1938, dans l’Amérique profonde, à Aurora dans le Kentucky. Olivia Harker vit presque heureuse avec son père, malgré le froid et la pauvreté, jusqu’à ce que sa mère revienne à la maison. Pendant des années la mère a été absente, elle était soignée ailleurs pour des troubles psychiatriques. Ce retour se fera dans la douleur et la haine va s’installer entre la mère et la fille. Les années vont passer et nous retrouvons Olivia âgée qui a eu une fille qui est partie faire du cinéma et chercher la réussite à Hollywood en lui laissant son fils William. Entre le petit-fils et sa grand-mère c’est l’amour et c’est toujours la haine entre Olivia et sa mère qui vit maintenant dans une cabane près de la maison. Olivia doit faire bouillir la marmite et s’occuper à la fois de son petit-fils et de sa mère dépendante et sujette à de fréquentes crises de folie.

D’autres évènements vont apporter des soucis supplémentaires à Olivia : des loups argentés, introduits par son grand-père, vivent sur ses terres, ils sont tués et une de leurs oreilles est coupée. Olivia ne comprend pas la signification de cet acte. Elle s’interroge également sur ce qui se passe chez ses voisins, les Phelps, qui rassemblent des gens dans leur grange pour d’étranges cérémonies. En se renseignant sur la mort de son père, elle va déterrer un secret qui n’était d’ailleurs pas si secret puisque ses amis de la communauté noire connaissaient les évènements qu’on lui avait soigneusement caché pendant de longues années.

La première partie du roman raconte la vie misérable de la famille Harker dans ce Kentucky pauvre et glacé. Dans cette partie c’est un roman historique et sociologique qui décrit la misère et le racisme. Ensuite le récit tourne au suspense quand l’héroïne cherche la signification des évènements inquiétants qui la mettent en danger, elle et son petit-fils. Dans la dernière partie l’action s’emballe et roman devient un thriller. La lenteur de la première partie cède progressivement la place à l’action, le roman va en s’accélérant et finit en trombe.

Pour son premier roman Carolyn D. Wall signe un ouvrage abouti, intéressant par ses multiples aspects et par la qualité des personnages, notamment celui d’Olivia Harper, la narratrice, femme courageuse et déterminée mais aussi tendre et fragile.

Remarque : ce roman n’a pas l’étiquette polar qu’on accorde pourtant généreusement. C’est plutôt de la littérature générale. Cependant on y trouve les ingrédients qui font la recette du polar, du moins dans la dernière partie : le crime, les victimes, une enquête (plutôt une recherche), les coupables, le suspense, l’action. Peut être n’a-t-il pas tout à fait sa place sur ce site spécialisé dans le polar ? Précédemment j’ai chroniqué l’excellent roman de William Kent Krueger dont le titre est Aurora, Minnesota, j'ai fait le rapprochement avec ce Aurora, Kentucky, même si les deux livres ne sont pas dans la même catégorie. J’espère que les puristes me pardonneront.

Ma note : 4 / 5