Le club des polarophiles québécois
RP (Juin 2011)
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Le livre commence par une galerie de portraits
pas piqués des vers :
- Antonin,
ancien maton, maintenant à la retraite, il passe son temps à observer les gens,
assis sur un banc de la place du village. Il a le projet de tuer sa femme.
- Maxime,
apiculteur, il a du mal a rentabiliser ses ruches surtout depuis qu’elles sont
attaquées par le frelon asiatique. Il reçoit la visite de Paul, le fils de son
ancienne compagne. Tous deux ont des choses à tirer au clair.
- Rémi,
amoureux de ses deux poules (des volatiles de basse-cour, pas des filles
entretenues) qui se prénomment Sten et Dhal, la rouge et la noire. Rémi a le
cerveau dérangé depuis la mort de sa compagne.
- Baptiste,
amateur de hard rock, homosexuel, il vit avec son compagnon Loïk. Il préfère sa
cité de banlieue à la cambrouse, toute cette verdure l’oppresse.
- Loïk,
l’autre membre du couple homo, aime à sa façon les animaux, mais trouve la
queue des rats trop longue. En tentant de la couper à la bonne dimension, il
est mordu au visage. Ancien détenu, il a un compte à régler avec Antonin,
ancien maton.
- Martine,
l’épouse d’Antonin, sait comment mettre la pression sur le maire du village,
Michel, et la faire retomber aussi. Elle a le même projet funeste envers son
mari que lui vis-à-vis de sa femme.
- Coralie,
secrétaire de mairie, frustrée et vierge à 46 ans, elle veut changer
radicalement tout ça. Elle se prépare en regardant des films pornos.
- Michel,
le maire, s’offre des largesses avec l’argent de la municipalité et avec ses
administrées. Il aime l’argent plus que tout.
- Charles,
le gendarme fataliste qui a mal aux genoux, est appelé par son cousin car
quelqu’un a flingué sa vache, une belle Blonde d’Ossau. C’est le début d’une
série de contrariétés.
Tout ce petit monde réuni dans un village rural
de l’Ariège, c’est une situation où le calme apparent de la campagne bucolique
est assez précaire. Effectivement il va se passer une série d’évènements
dramatiques.
L’histoire est racontée à plusieurs voix sans gêner la compréhension, bien au contraire, cela la facilite. C’est une
comédie noire où l’humour, noir aussi, rend le récit tragi-comique. Les personnages
sont d’une perfidie, d’une hypocrisie et d’une méchanceté réjouissantes et
toniques mais ils n’inspirent pas le dégoût. Ce ne sont pas des monstres, ils
paraissent finalement très humains, bien que pas très recommandables. Ici pas
de bons sentiments. Il n’y a pas d’illusion sur la nature de l’homme. On est
loin du mythe du bon sauvage.
Un régal de lecture et coup de cœur pour l'humour caustique de l'auteur.
Ma note : 4,5 / 5 et coup de cœur