Le club des polarophiles québécois
RP (Mai 2011)
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A cotton Point, Paris Trout tient un magasin et
fait aussi office de financier. Il accepte de prêter aux noirs mais il tient
absolument à être remboursé. Aussi quand un jeune noir qui lui a acheté une
voiture la lui ramène accidentée et refuse de la payer, il se rend au domicile
du garçon en compagnie d’un nervi pour récupérer son argent. Le garçon n’est
pas là, ils y trouvent une femme et une jeune fille qu’ils criblent de balles
avant de repartir. La jeune fille mourra et la femme survivra en gardant quatre
balles dans le corps. Pour Paris Trout c’est normal, il n’a fait qu’utiliser
son droit et puis il ne s’agit que de noirs. Se rendre chez les gens pour les
flinguer n’est pas complètement toléré à Cotton Point, même s’il s’agit de
noirs. Paris Trout est donc jugé. Il est défendu par Seagraves, avocat et
notable régional. Il est condamné pour homicide et sera incarcéré pour une
durée qui ne pourra être inférieure à un an ni supérieure à 3 ans ! En
fait il passera moins d’une heure au pénitencier, le temps d’acheter sa liberté
pour vingt mille dollars, le prix de la corruption du juge local et du
directeur du pénitencier. Il retourne ensuite à son magasin de Cotton Point
sans que cela ne choque les habitants.
Sous des apparences normales la plupart du
temps, Paris Trout est un fou. Il n’a pas une once d’humanité et il est d’une
rigidité psychologique absolue. Une contrariété peut déclencher une folie meurtrière.
Il bafoue sa femme mais il a peur qu’elle l’empoisonne. Peu à peu il va glisser
sur la pente de la démence et Cotton Point paiera un lourd tribut à son laxisme.
Pete Dexter nous décrit le quotidien ordinaire des
habitants d’une petite ville du Sud des Etats-Unis dans les années 1950. Il dénonce
le racisme et la corruption. Cela donne un roman noir où la tension et la
violence sont latentes en permanence.
Ma note : 4 / 5