Le club des polarophiles québécois
RP (Novembre 2011)
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Cela ne démarre pas sur les chapeaux de roues :
la vie d’un paysan, au fin fond de
Dans une ambiance de changement de pouvoir de
cette période suivant la chute de communisme, c’est le moment des règlements de
comptes. Un jeune prêtre catholique, se positionnant en chevalier blanc, rêve
de traîner les anciens représentants du parti communiste devant les tribunaux et
de connaître ainsi la gloire. Mais l’ancien responsable local est coriace et il
a des arguments de poids. Dans ce climat de luttes intestines, l’histoire
récente du village remonte à la surface, dévoilant une réalité sordide. Les
secrets de la dernière guerre que l’on avait soigneusement enfoui refont
surface. La mauvaise conscience des habitants est réveillée.
Le livre démarre lentement puis l’intérêt de la lecture augmente en même temps qu’on avance dans l’histoire. Ce n’est pas un thriller, contrairement à ce qui est annoncé en quatrième de couverture, je ne sais même pas si c’est un polar bien qu’il soit positionné comme tel par l’éditeur. C’est un roman noir historique où il est question du passé que tout le monde cherche à oublier. C’est aussi un roman sur la culpabilité, la lâcheté et la corruption.
L’écriture est empreinte de poésie et de
nostalgie. Les agissements et les motivations des personnages sont décrits avec
finesse et un humour décapant. C’est un très bon livre. R.J. Ellory,
particulièrement impressionné a déclaré : « Un roman d’une rare
intensité, d’une puissance ahurissante … C’est un chef-d’œuvre, de ceux qui
marquent à jamais l’esprit de leurs lecteurs. »
Charles T Powers (1943-1996) est né dans le Missouri. Il a dirigé, de Varsovie, le Département Europe de L’Est pour le compte du Los Angeles Times. En mémoire de la forêt est son seul roman. Il est mort peu de temps après l’avoir terminé. Les Editions Sonatine ont eu une excellente idée de l’avoir traduit et réédité en 2011. Ce livre mérite une large diffusion.
Ma note : 5 / 5 et coup de cœur