Le club des polarophiles québécois
RP (Mai 2011)
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Le jour de son centième anniversaire, alors que
tous les notables locaux se préparent à fêter le centenaire Allan Karlsson, celui-ci
enjambe la fenêtre de sa chambre dans sa maison de retraite. En charentaises,
il piétine un massif de pensées et s’en va prendre l’autobus pour une
destination inconnue. En montant dans le bus il embarque une grande valise
qu’un inconnu lui avait confié pour aller aux toilettes. Plus tard, la valise
se révèlera pleine de billets de banque. Une traque est lancée, pour certains
dans le but de récupérer le vieillard, pour d’autres dans le but de récupérer
la valise. Dans sa fuite Allan Karlsson rencontre une série de personnages
marginaux, aussi farfelus que lui : un arnaqueur sympathique, un vendeur
de hot-dogs qui a fait 30 ans d’études, une rousse qui vit dans une ferme isolée
avec un chien et une éléphante, un chef truand qui s’intéresse à la valise, un
inspecteur de police en mal d’amitié … Tous vont se retrouver avec Allan dans
sa fuite sans but. Ils forment une joyeuse bande déjantée qui circule en car
jaune en transportant aussi l’éléphante Sonja et le chien Buster.
Parallèlement à la cavale, l’auteur raconte
quelle a été la vie du centenaire. Une vie particulièrement bien remplie qui lui
a permis de rencontrer et même de devenir copain avec un certain nombre de
personnages célèbres tels : Franco, Churchill, Harry Truman, Staline (là
ça c’est mal passé), Mao Tsé-toung, Lyndon B. Johnson, De Gaulle … Tout ça sans
vraiment le chercher, un peu malgré lui. Lui, il n’a pas besoin d’autre chose
que d’une bonne nourriture, un bon lit et un coup de gnole de temps en
temps ! A travers les aventures d’Allan Karlsson, Jonasson revisite, à sa
façon, le XXe siècle et ses personnages marquants. C’est de l’histoire amusante
et réjouissante, revue et corrigée mais tellement plus attrayante que la
vraie histoire !
Nous voilà avec un auteur scandinave de
plus ! Mais là, avec Jonas Jonasson, nous n’avons pas affaire à l'un des
nombreux enfants d’Henning Mankell et de Stieg Larsson. Pour son premier roman,
Jonasson nous livre un roman iconoclaste, loin du polar scandinave à la mode. S’il
fallait chercher un lien de parenté de serait plutôt avec Westlake, San Antonio
ou Exbrayat. A mon avis le plus proche dans le style loufoque et déjanté c’est
Carlos Salem dans Aller simple.
Ma note : 4,5 / 5