Le club des polarophiles québécois
Patagonia Tchou-Tchou (de Raúl Argemí)
RP (Décembre 2011)
En un coup d'œil
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- Date de publication : 2005
- Date de l'édition française : 2010 (Rivages/Noir)
- Genre : Aventures humoristiques
- Mots-clés : Patagonie, train, la Trochita
- Personnages principaux : Haroldo Boccini alias Butch Cassidy et Genaro Manteiga alias Bairoletto
- Résumé et critique : sur K-libre
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À mon avis
Haroldo Boccini, ancien marin, entraîne son ami
d’enfance Genaro Manteiga, ancien conducteur de métro, dans un projet fort
simple et « froidement
calculé » : attaquer le train transportant son frère, Beto, qui a
été incarcéré et qui doit être transféré, pour le libérer en profitant au
passage pour faire main basse sur les sacs de billets qui se trouveront là.
Pour cela ils ne doivent plus utiliser leurs vrais noms mais emprunter des noms
de guerre : pour Haroldo ce sera Butch Cassidy dont il se prétend
descendant et pour Genaro ce sera Bairoletto. Le train visé c’est la Trochita, un train à
vapeur antique, à voie étroite, qui parcourt la Patagonie argentine à
une allure paisible. Ça ne peut pas rater puisque Haroldo a son mode d’emploi,
sa bible : un carnet où son ancêtre, Butch Cassidy, a noté ses aventures. Evidemment
le projet bien que « froidement calculé » va présenter quelques
imprévus dans sa réalisation. D’abord il y a des passagers : un groupe de
touristes étrangers, des Allemands peut être, dont une jeune femme en short
tyrolien en cuir, en dépit du froid, avec de longues jambes blanches qui
troublent beaucoup Genaro, et aussi une petite jeune femme très attirante, un
pur sourire, c'est pas bon pour la concentration ! Mais ce n’est pas tout, il y a aussi une famille, un commissaire
de police débonnaire et une femme sur le point d’accoucher. En cours de trajet
arrive Beto, le frère, accompagné d’un policier. Beto a tant changé que son
frère ne le reconnaît pas. Enfin un sénateur en campagne pour les élections présidentielles,
accompagné de son staff, d’un hélicoptère et des caméras, monte à bord petit
train, pour tourner des images qui le montreront proche du peuple. Nos deux
bandits vont devoir prendre les passagers en otage mais ceux-ci au lieu d’être
apeurés vont collaborer et même leur prêter main forte, le tout dans une
ambiance de côtelettes de mouton grillées et de bouteilles de vin partagées. Il
a même un match de football qui est organisé entre l’Argentine et le reste du
monde. C’est vous dire à quel point les otages
sont effrayés !
Ce n’est pas vraiment une histoire sérieuse, si
vous voulez frissonner et avoir peur, ce n’est pas le bon livre par contre si
vous voulez rire, c’est un bon choix. Raúl Argemí, comme beaucoup de ses
compatriotes sud-américains utilise la dérision et la cocasserie pour dénoncer
les travers de notre société. Contrairement aux polars nord-américains et
nordiques où les personnages sont souvent alcooliques et en butte à des
conflits familiaux, ici les acteurs de cette histoire ont quelque chose de
tonique et joyeux. Ils ne prennent pas la vie au sérieux, ils ne se prennent
pas au sérieux. C’est vraiment caractéristique des beaucoup d’auteurs sud-américains.
Il est vrai que Raúl Argemí a connu les geôles de la dictature argentine, cela
lui permet probablement de relativiser les choses.
Ma note : 4 / 5