Le club des polarophiles québécois
RP (avril 2012)
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Constance
Sicardi est une jeune fille intelligente et cultivée qui a fait des études de
Sciences Politiques (Sciences Po). C’est aussi l’égérie d’un parti d’extrême
gauche alors que son père est député de droite dans la majorité qui gouverne
André
Fortin dénonce à travers ce roman l’exercice du pouvoir et le fonctionnement de
la justice. C’est une charge contre l’hypocrisie, la manipulation, le nom
respect des lois et aussi toutes les magouilles mises en œuvre pour acquérir et
conserver le pouvoir. C’est un constat sans concession de la perversion du
pouvoir. C’est assez sombre et pessimiste sur le fonctionnement de la
démocratie, presque un appel à la révolte. Mais ce n’est pas un pamphlet
politique, l’auteur raconte une histoire intéressante qui tient en haleine. Les
personnages sont bien dépeints, mêmes ceux qui sont secondaires, ils servent
bien le récit. L’écriture est de bonne qualité, sans fioriture.
Ensuite, le pouvoir et tous ceux qui tirent les ficelles à
leur profit se sont adaptés. Ils ont pris ça en compte puis en main. Ils ont
concocté la parade : c’est l’art de la « communication », cette
science politique nouvelle et miraculeuse, qui le leur a permis. Voila une des conclusions lucide et désabusée du juge
Galtier, qui résume assez bien l’esprit du livre.
André
Fortin sait de quoi il parle, il a eu l’occasion d’observer de l’intérieur le
fonctionnement des institutions puisqu’il est ex-juge d’instruction,
ex-juge pour enfants, ex-vice président du tribunal de Marseille.
Un livre
intéressant et instructif pour ceux qui pensent que la justice est impartiale
et que l’exercice du pouvoir est grand et noble.
Ma note : 4 / 5