Raymond Khoury

Le dernier templier
Eternalis
Le signe
La malédiction des Templiers

Le dernier templier

JH (novembre 08)

En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2005 (The Last Templar)
  • Date de l'édition française: 2006
  • Genre(s): polar ésotérique, thriller mystique.
  • Mots-clés: archéologie, secret, chasse au trésor, christianisme, Vatican.
  • Personnages principaux: Tess Chaykin, archéologue; Sean Reilly, agent du FBI.

À mon avis

Pour connaître le sujet de ce roman, voir d'abord un excellent résumé critique (et enthousiaste!) de la revue Lire.

Vous avez adoré les Dan Brown et avez en vain cherché d'autres auteurs comparables? Vous êtes restés sur votre faim avec les Steve Berry et Kate Moss? Échaudé, vous ne voulez plus vous risquer dans la déferlante d'imitateurs qui ont envahi nos librairies avec un mystérieux manuscrit secret? Je vous comprends! Comme disent les Américains, Been there, done that and bought the T-shirt!

Mais faites le détour par Le dernier templier (d'ailleurs écrit en 1996, avant les bestsellers de Brown, mais qui a dormi dix ans dans les tiroirs de l'auteur avant que le succès de Brown ne dégèle les éditeurs). Il doit d'ailleurs être frustrant pour Khoury, un écrivain libanais vivant en Angleterre, de toujours se voir comparer à Brown. Mais il tient la comparaison avec honneur - et même avec avantage!

L'intrigue joue dans les mêmes eaux que Da Vinci Code, mais sans le rythme trépidant et les gadgets de Brown. Mais elle est plus vraisemblable, plus rigoureuse, mieux charpentée et semble assise sur une documentation historique plus solide. Ce qui n'empêche d'ailleurs pas l'intérêt d'être soutenu, grâce à des personnages qui ont une autre profondeur que ceux de Anges et démons. Et même si ce roman brasse avec habileté les ingrédients du thriller, il débouche sur une réflexion philosophique intéressante sur le rôle des religions dans l'évolution de l'humanité.


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Le dernier templier
Eternalis
Le signe
La malédiction des Templiers

Eternalis

JH (18 novembre 2008)


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À mon avis

Compte tenu du succès énorme de son premier roman, Le dernier templier (voir notre coup de coeur à ce sujet), les attentes étaient élevées face à cette deuxième livraison. Le bilan est mitigé: même si Eternalis se laisse lire, ce n'est pas une réussite.

Le résumé de l'intrigue est ici.

Khoury est ambitieux et ratisse (trop) large, cette fois: il revisite le mythe de l'élixir de jouvence et de l'immortalité, nous promène à travers tout le Moyen-Orient, inclut les guerres récentes au Liban et en Irak dans son intrigue, croise une intrigue secondaire située au 18e siècle, bricole en biogénétique et en archéologie, fait intervenir la CIA et l'UNESCO et mélange le tout. Le résultat n'est pas très heureux; précisément parce qu'il court trop de lièvres à la fois. On frise le roman d'espionnage, avec les nombreuses opérations coups de poing, les attentats et les fusillades; on est dans le technomédical quand il aborde les questions de vieillissement, de gérontologie et de régénération cellulaire; et on est dans l'ésotérique pour les épisodes alchimiques.

Le style n'a pas non plus la fluidité de son premier roman. L'abus des monologues intérieurs, où chaque personnage détaille ses angoisses, questions ou hypothèses, ralentit le déroulement; tout comme les passages didactiques sur l'histoire et l'archéologie, qui sont davantage plaqués qu'intégrés. Les personnages sont esquissés plutôt que campés.

Quant à l'intrigue proprement dite, elle démarre rondement par un enlèvement inexpliqué. Mais elle tombe ensuite en panne jusqu'au milieu de roman, le temps que l'auteur place tous ses pions et nous explique les tenants et les aboutissants de la recherche ancienne (alchimique) et contemporaine (biogénétique) de l'immortalité. Quand on retourne enfin à PLAY, elle se compose principalement de scènes de fusillades, de fuites ou de poursuites et débouche sur un dénouement plutôt bâclé et peu convaincant.

Dommage. Visiblement, Khoury a voulu refaire le coup du Dernier templier et frapper encore plus fort et viser plus haut. Comme c'est souvent le cas pour ces auteurs lancés en orbite par un premier roman en forme de fusée, la deuxième fois, c'est raté. Attendez son prochain roman, à moins d'avoir un intérêt très marqué pour la géographie du Moyen-Orient

Ma note: 2/5


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Eternalis
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La malédiction des Templiers

Le signe

JH (décembre 09)

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À mon avis

Après le coup de coeur du Dernier templier et la déception de Eternalis, je me demandais bien quelle direction prendrait Raymond Khoury. La réponse: entre les deux.

Cette fois, Khoury joue sur une recette à la mode en entremêlant technologie, écologie et religion. Bref, nous sommes sensiblement dans les mêmes eaux que l'excellent Credo de Douglas Preston; mais avec moins d'envergure, moins d'imagination et moins de rigueur. Roman pamphlétaire résolument athéiste (la postface de l'auteur enfonce encore davantage le clou), Le signe s'intéresse au pouvoir planétaire qui devient accessible dès qu'un groupe, armé de finances inépuisables et de technologies de pointe, décide de capitaliser sur le besoin de croyances religieuses des masses pour faire avancer une préoccupation écologiste, sur fond de catastrophe.

L'intrigue est correctement ficelée, mais avec des personnages convenus: le politicien assoiffé de pouvoir, le milliardaire visionnaire, l'exécuteur des basses oeuvres, et le tandem de choc des bons: la journaliste idéaliste et le baroudeur efficace. Ajoutez quelques traîtres et quelques lâches, un preacher d'opérette et un moine ermite, et vous avez la galerie de personnages de ce roman.

Voyages-éclair en Gulfstream aux quatre coins de la planète, anciens monastères dans le désert, bagarres à quatre contre un contre des méchants qui systématiquement tirent à côté ou se battent mal, GPS et rayons laser, rythme trépidant de thriller: on ne s'ennuie pas, même si on n'y croit pas toujours.

Pas mauvais, donc. Mais clairement à emprunter à la bibliothèque plutôt qu'à acheter en librairie.

Ma note: 3,5 / 5

Le dernier templier
Eternalis
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La malédiction des templiers

JH (octobre 2010)

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À mon avis

Après deux romans pas très réussis (voir ci-dessus), Khoury revient à sa recette originale et produit une suite directe au succès qui l'avait lancé: Le dernier Templier. Il me semble évident qu'il n'avait pas prévu initialement ce sequel, mais il faut avouer que le raccord avec l'intrigue originale est assez joliment réussi. Il y a bien quelques références indispensables à l'aventure précédente, mais la lecture de cette dernière n'est pas un préalable indispensable.

Le roman n'est pas mauvais. L'alternance des chapitres contemporains et médiévaux, notamment, est bien menée. Mais il faut dire qu'après les succès des romans de Dan Brown et de son propre Le dernier Templier, la barre est assez haute quand il s'agit d'éviter la sensation de déjà vu dans ce genre de roman. Sauf la fin ouverte (j'y reviens), l'intrigue est correctement montée, malgré un ou deux hasards improbables. Ça se laisse donc lire. Si vous êtes un aficionado du genre, vous y trouverez sans doute plaisir. En ce qui me concerne, toutefois, le roman comporte deux lacunes majeures.

La première concerne la finale, et me rappelle le dilemme devant lequel s'était trouvé l'auteur de SF Poul Anderson, qui imaginait un médicament accroissant l'intelligence humaine jusqu'à un niveau quasi-surhumain; mais un romancier n'étant pas lui-même d'une intelligence surhumaine, il était per se incapable de raconter la manifestation concrète de cette intelligence supérieure et devait se contenter d'y faire référence de façon abstraite. Il en va de même des fameux manuscrits de Khoury, qui sont au coeur de l'intrigue et qui menacent d'ébranler la civilisation sur ses bases; mais on n'en connaîtra jamais la teneur exacte - du moins dans ce roman, puisqu'il n'est pas impossible que Khoury se soit gardé une suite à la suite! Ses personnages courent donc après une abstraction, qui ne se matérialisera pas dans le roman et qui laisse donc le lecteur sur sa faim.

L'autre réserve concerne une manie que Khoury semble avoir développée depuis son second roman. De nombreuses et longues pages sont en effet consacrées à des poursuites, fusillades et combats à mains nues. Tout aussi échevelées soient-elles, ces pages sont du remplissage puisque l'on sait bien que, finalement, après des heures de poursuite, le méchant tirera à côté ou que ses sbires seront mis KO par Reilly, véritablement trop fort pour eux. De même, la recherche documentaire de Khoury semble considérable, mais il la sert à la louche dans des descriptions géographiques qui témoignent de sa connaissance du terrain, mais qui finissent pas lasser.

Au total, donc, un roman qui n'intéressera que les inconditionnels. Il peut faire passer quelques heures pas désagréables si on saute judicieusement les passages superflus qui ne sont là que pour étirer la sauce.

Ma note: 3,5 / 5

Le dernier templier
Eternalis
Le signe
La malédiction des Templiers