Walter Mosley

Le vertige de la chute
Tuer Johnny Fry

Le vertige de la chute

JH (mars 2009)

À mon avis

Mosley a écrit, semble-t-il plus de 25 romans. Celui-ci est toutefois le premier d'une série mettant en vedette le détective privé Leonid McGill. Le personnage est fascinant: après une vie de privé où il n'était pas très regardant sur les façons de gagner de l'argent et où il multipliait les fréquentations peu recommandables, il a décidé de se racheter une conduite et, tout en continuant le même métier, de devenir un type bien, avec quelque chose qui ressemble à une morale.

C'est l'intérêt principal de ce roman noir, qui rappelle ceux de Chandler ou d'Ellroy. L'intrigue est correcte, mais sans plus, éclatée en diverses sous-intrigues pas toujours faciles à suivre et à relier. L'idée est plutôt de montrer une tranche de vie de ce personnage complexe, à un moment charnière de son évolution, et c'est fait avec talent. Claude Le Nocher (voir lien ci-dessus) en a fait un super coup de coeur. Je n'irais pas aussi loin. Mais le roman laisse un bon souvenir et on n'est pas très loin d'un 4!

Ma note: 3,5 / 5


Le vertige de la chute
Tuer Johnny Fry

Tuer Johnny Fry

JH (mars 2012)

Je ne me souvenais plus d'avoir déjà lu cet auteur (voir ci-dessus), mais j'ai été attiré par le mot de l'éditeur le présentant comme le romancier préféré de Bill Clinton - et sans doute de DSK (vous comprendrez peut-être mieux pourquoi ci-dessous ;-)

Cordell Carmell mène une vie bien tranquille de traducteur pigiste, avec sa copine à temps partiel, et ne se pose pas trop de questions. Jusqu'au jour où, arrivé inopinément chez sa copine, il tombe sur Johnny Fry, la bite bien enfoncée dans le cul de la copine et en train d'y éjaculer avec allégresse; la dame semble apprécier, puisqu'elle en redemande. Excusez la crudité du propos, mais cela ne fait qu'illustrer le ton général du roman, qui enfile pour l'essentiel les scènes de baise, dans tous les lieux et toutes les positions, avec une prédilection pour le sadomasochisme. Ça titille un peu au début, mais ça devient vite répétitif.

Bon, c'est quand même une coche au-dessus du simple roman porno ou d'un Patrick Sénécal, puisque, dans la descente aux enfers de Cordell, il y a une étude psychologique assez convaincante de l'addiction sexuelle, de la jalousie et de la séduction. Mais le rapport quantitatif entre la dimension psychologique et la dimension pornographique est trop appuyé en faveur de cette dernière pour racheter le tout. Polar? À peine, vers la fin - comme le suggère le titre. Un prétexte.

Ma note: 3/5

Le vertige de la chute
Tuer Johnny Fry