Le club des polarophiles québécois

Cartoon (de Marshall Karp)

JH (avril 2009)


En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2006 (The Rabbit Factory).
  • Date de l'édition française: 2009 (Le Cherche Midi).
  • Genre: polar humoristique.
  • Mots-clés: parc d'attractions, vengeance.
  • Personnages principaux: Mike Lomax et Terry Briggs, inspecteurs de police au LAPD.

À mon avis

Un pédophile avait trouvé la planque idéale en se faisant embaucher dans un parc d'attractions genre Disneyland pour incarner la mascotte Pin-Pon le Lapin. Assassiné sur son lieu de travail. Mais quand suivent un deuxième, puis un troisième meurtre reliés à Familyland, on comprend que quelqu'un a juré de mettre l'entreprise en faillite par tous les moyens.

Un bon résumé critique de l'intrigue se trouve sur Action-Suspense.

L'éditeur fait la publicité de ce roman en faisant de l'auteur le Woody Allen du polar et James Patterson le trouve à hurler de rire. Bon, un peu fort, mais on passe quand même un bon moment. Contrairement aux romans de Carl Hiaasen (je vous en reparle bientôt), dont l'humour absurde loge surtout dans les excès d'intrigues tordues et de personnages caricaturaux, Marshall Karp utilise, dans ce premier roman, son expérience de scénariste-dialoguiste pour tourner des descriptions sarcastiques et des dialogues étincelants. Les one liner abondent et la plupart font mouche.

L'intrigue, assez classique, est correctement bâtie, soutient l'intérêt et on a droit en prime à des informations sur le fonctionnement interne d'une entreprise qui ressemble beaucoup à Disney. Mais l'originalité du roman, outre son style pétillant, provient des deux personnages principaux et surtout de Mike Lomax, le narrateur. Enfin un flic qui n'est ni alcoolique ni dépressif, mais, sous un vernis caustique, profondément humain. Et même s'il est en deuil de sa femme, son bon coeur lui permet, en plus de son travail de flic, d'aider son frère, de servir de confident à son père et de visiter un enfant malade à l'hôpital. Et il reste ouvert à la possibilité d'une liaison amoureuse qui se dessine tout au long du roman, Hollywood oblige.

Beaucoup de polars contiennent des touches d'humour (particulièrement les vannes convenues entre potes inspecteurs, hélas!), mais rares sont les romans dont c'est la première intention. Alors, quand il s'en présente un, comme ce Cartoon, qui réussit à être drôle et attachant, tout en livrant une intrigue bien ficelée, il faut en profiter! Et on sait par ailleurs que les deux romans suivants de la série Lomax et Briggs (Bloodthirsty et Flipping Out) n'attendent que d'être traduits en français: à suivre avec attention.

Ma note: 4 / 5


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