Le club des polarophiles québécois
JH (juillet 2009)
Preston et Child font partie de mes auteurs 5-étoiles. J'ai donc abordé cette dernière mouture des aventures de Pendergast avec un préjugé favorable. Malheureusement, cette fois, la magie n'a pas opéré.
Même si l'histoire est autonome et n'a aucun lien direct avec les aventures précédentes, on y retrouve les personnages maintenant habituels de Preston et Child (à l'exception de Constance Greene, qui en est absente). Le point de départ est accrocheur: des meurtres sont commis, devant témoins indiscutables, par des assassins dont l'identité est connue. L'ennui, c'est que ces assassins ont déjà été déclarés morts, de façon tout aussi indiscutable, des semaines auparavant. Aurions-nous affaire à des morts-vivants? Surtout qu'une secte mystérieuse, qui squatte un vieux domaine peu connu de Manhattan, pratique le vaudou et fait des sacrifices d'animaux. Évidemment, connaissant Preston et Child, on sait d'avance qu'il y aura une explication parfaitement rationnelle à la fin - et elle est suffisamment tordue pour qu'on ne la voie pas venir.
Mais elle n'arrive que très très tardivement. Une fois le problème posé, l'essentiel du roman est constitué d'efforts romanesques pour accréditer la thèse du surnaturel, histoire de rendre le dégonflage final plus fort. L'intrigue progresse à pas de tortue. On a droit à de longues et répétitives descriptions de cryptes, passages souterrains, décors anciens, tunnels, chambres closes, bâtiments abandonnés, rituels mystérieux, de même qu'à des scènes de meurtre et de mutilation bien saignantes, arrosées d'une sauce fantastique. Mais cela ne suffit pas à soutenir l'intérêt et on commence à tourner les pages sans les lire au complet.
Preston et Child ont trop d'expérience pour faire un roman franchement mauvais. Mais ils n'ont pas été très inspirés, cette fois. Et le rebrassage des vieilles cartes qui ont fait leur marque de commerce dans le passé ne suffit pas à piquer l'intérêt. Peut-être sont-ils arrivés au bout du filon Pendergast - d'Agosta? Sautez celui-ci et attendez le prochain.
Ma note: 3/5