Le club des polarophiles québécois

Contre toute évidence (de Tami Hoag)

JH (février 2009)


En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2006 (Prior Bad Acts)
  • Date de l'édition française: 2009 (L'Archipel)
  • Genre: procédure policière.
  • Mots-clés: vengeance, cavale.
  • Personnages principaux: Sam Kovac et Nikki Liska, enquêteurs de la police de Minneapolis; Carey Moore, juge.

À mon avis

L'Américaine Tami Hoag a débuté sa carrière d'auteure (comme plusieurs autres, dont Sandra Brown et Iris Johansen) par des oeuvres de romance, qui ne nous concernent donc pas. Mais, en 1995, elle prend le virage suspense et se positionne depuis comme une romancière douée, mais à la qualité inégale. Ses 11 romans policiers ne sont pas tous traduits, mais Meurtre au carnaval et Meurtre au porteur l'ont fait connaître au public francophone.

Contre toute évidence remet en scène l'équipe de Kovac (flic grande gueule qui marche au culot) et Liska (féministe qui fait les choses en finesse) dont on avait fait la connaissance dans Dieu reconnaîtra les siens (la série Kovac-Liska ne constitue pas le tout, tant s'en faut, de la production de Tami Hoag).

Le résumé de l'intrigue, ainsi qu'une critique détaillée et fort juste, à mon avis, est ici.

Il n'y a qu'une seule intrigue, mais Hoag nous la montre sous quatre ou cinq angles différents, en croisant les narrations. Nous avons donc le point de vue de Karl Dahl, le criminel suspect en cavale; celui du flic Dempsey, qui a décidé de franchir la ligne et de rendre justice lui-même; celui de la juge Moore dont un jugement va tout déclencher, la rendant elle-même victime d'agression, puis d'enlèvement; et celui de Sam Kovac, le flic bouillant et passionné qui, en plus d'avoir un casse-tête criminel à résoudre, est en train de tomber amoureux de la juge.

Le titre français du roman donne bien le ton: Hoag multiplie les fausses pistes et, quand une hypothèse semble tenir la route, c'est qu'elle a toutes les chances d'être fausse! On voit venir quelques-unes des fausses pistes; mais la solution finale est, comme il fallait s'y attendre, inattendue (quel paradoxe!).

Un intérêt particulier: contrairement aux polars judiciaires qui, systématiquement, présentent le juge de façon impersonnelle et cérébrale, ce roman (même si ce n'est pas un polar judiciaire, puisque le procès n'a pas lieu) nous permet de voir, de l'intérieur, quel peut être le point de vue d'un magistrat sur une affaire. Avec sa rigueur, mais aussi sa subjectivité et son humanité.

Intrigue soigneusement construite, personnages bien croqués, narration fluide pimentée d'humour, voilà un roman qui, sans être mémorable, se lit sans ennui et permet un bon moment de divertissement.

Ma note: 4/5


Lien externe (en anglais)