Le club des polarophiles québécois

Copie conforme (de P.J. Tracy)

JH (mars 2009)


En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2003 (Monkeewrench)
  • Date de l'édition française: 2004 (Presses de la Cité)
  • Genre: procédure policière.
  • Mots-clés: tueur en série, jeu video, informatique.
  • Personnages principaux: Leo Maggozzi, inspecteur à la police de Minneapolis; Grace McBride, informaticienne.
  • Série: 1er de quatre romans publiés, dont trois traduits.

À mon avis

P.J. Tracy est le nom de plume de deux Américaines, une mère et sa fille. Copie conforme est leur premier roman, et leur a valu un beau succès, mérité d'ailleurs.

L'amorce est originale et accrocheuse. Un petit groupe de cinq informaticiens ont une petite boîte de conception de jeux vidéos. Leur dernier, encore en rodage, a pour personnage central un serial killer qu'il s'agit de démasquer; on passe au niveau suivant lorsque l'on a récolté suffisamment d'indices pour poursuivre l'enquête. Le jeu est mis en ligne sur le Web pour que des internautes le testent. Mais, dès le lendemain, commence une série de meurtres réels, à Minneapolis, qui reproduit fidèlement les premiers meurtres du jeu. Et le jeu compte 20 niveaux ...

Alerté par les concepteurs, l'inspecteur Maggozzi doit non seulement résoudre les deux meurtres déjà commis, mais empêcher les suivants. Et pendant que l'enquête piétine, la série s'allonge, le meurtrier déjouant les dispositifs policiers avec une habileté diabolique, à raison d'un meurtre par jour. S'agit-il d'un des cinq concepteurs, au passé pas clair du tout et dont le FBI a scellé le dossier? Ou d'un des quelque cinq cents internautes qui ont déjà téléchargé le jeu? Et quel peut bien être le mobile de ces meurtres annoncés et sans autre rapport entre eux que le fameux jeu video? Qui est suspect, qui est cible? Et que vient faire ce double meurtre de deux vieillards dans une église dans l'État voisin, qui ne figure pas dans le jeu vidéo?

On s'attarde un peu à camper les personnages, puisque, on le sait maintenant, ils reviendront dans les prochains romans de Tracy. Pas de grandes profondeurs psychologiques ici, mais le coup de crayon est alerte et les personnages, même s'ils frisent la caricature, sont amusants et attachants (les cinq hackers, notamment, sont assez savoureux). On placote aussi pas mal, avec l'humour maintenant usé du picossage amical entre les membres de l'équipe d'informaticiens et, tout aussi bien, l'équipe d'enquêteurs. Mais ne boudons pas notre plaisir: l'intrigue est brillamment montée, les indices sont intelligemment semés et la finale est satisfaisante.

Un bon moment de lecture. Si vous avez envie de poursuivre avec les romans suivants de P.J. Tracy, mettant en scène les mêmes personnages: Juste vengeance (2006) est une petite coche en-dessous, le bavardage à prétention humoristique s'accentuant. Même chose pour Prises au piège (2007), qui est davantage une histoire de terrorisme qu'un authentique polar.

Ma note: 4/5


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