Le club des polarophiles québécois

Je suis le dernier Juif debout (de Michael Simon)

JH (avril 2011)


En un coup d'oeil

  • Date de publication : 2007 (The Last Jew Standing).
  • Date de l'édition française: 2010 (Payot - Rivages, 332p).
  • Genre: thriller mafieux
  • Mots-clés: mafia, rédemption.
  • Personnage principal: Dan Reles, inspecteur-chef de la criminelle à Austin, Texas..
  • Résumé et commentaire: ici.

À mon avis

Le thriller mafieux n'est pas spécialement ma tasse de thé, mais je dois reconnaître que, dans ce genre plutôt éculé, l'Américain Michael Simon a un certain talent.

Dan Reles a eu une enfance difficile: abandonné par sa mère et élevé par son raté de père qui, faute d'avoir pu devenir un boxeur célèbre, s'est résigné à faire des petits boulots merdiques pour un caïd local. Devenu adulte, il rompt tout contact avec son enfance et tente de reconstruire sa vie en s'exilant au Texas, en devenant inspecteur de police et en essayant, plutôt mal que bien, de fonder une famille. Plutôt mal que bien, car aux prises avec une épouse alcoolique qui, après l'avoir plaqué en emmenant leur jeune fils avec elle, revient vers lui après quatre ans, au bout du rouleau.

Il en a déjà plein les bras, mais voilà que Pop, son vieux père qu'il n'a pas vu depuis des années, revient le hanter. Pop, conscient d'avoir raté sa vie, a décidé de faire au moins une bonne action avant de mourir. Il soustrait une jeune prostituée russe, Irina, à Sam Zelig, un salopard plus grand que nature qui menaçait de la tuer pour son seul plaisir. Mais, ne sachant où aller, il rapplique à Austin, chez son fils. Avec Zelig aux trousses, évidemment, qui a juré vengeance. Et voilà Dan coincé entre ses devoirs de flic et ses devoirs filiaux,

L'intrigue est bien menée, même si elle n'est pas très originale. La classique lutte à finir entre un mafioso omnipotent et un preux chevalier ne renouvellera pas le genre. Mais les personnages sont fouillés, les situations sont explorées dans toute leur grisaille et toute leur complexité. Beaucoup de questions morales sont posées autour de thèmes comme la rédemption, l'amour filial, le pardon, l'espoir, les arbitrages entre la loi et la justice, la compassion. Même si le personnage de Zelig est un peu trop forcé dans la méchanceté et si les moyens qu'il met en oeuvre tiennent un peu trop de Superman, les autres personnages sont attachants et donnent une belle épaisseur humaine à un polar autrement sans surprise.

Ma note: 4/5