Le club des polarophiles québécois

Les disparus de Monte Angelo (de Thomas Kanger)

JH (janvier 2011)


En un coup d'oeil

  • Date de publication : 2007.
  • Date de l'édition française: 2010 (Presses de la Cité, 261p)
  • Genre: procédure policière.
  • Mots-clés: Croatie, nettoyage ethnique, vengeance.
  • Personnage principal: Elina Wiik, commissaire de police à Vasteras, en Suède.
  • Résumé et commentaire: ici et .

À mon avis

Deuxième roman de la série des enquêtes de la commissaire Elina Wiik (après Le temps du loup), ce polar du journaliste suédois Thomas Kanger a peu de chose de suédois, puisque l'intrigue s'y passe, pour l'essentiel, en Italie et en Croatie.

Déprimée et malade, Élina décide de prendre de longues vacances thérapeutiques dans l'isolement du petit patelin de Monte Angelo, en Italie. Elle y fait une rencontre passionnée et déterminante: celle d'Alex, qui deviendra son amant et l'amour de sa vie. Il est assassiné une vingtaine de jours après leur première rencontre. La police italienne n'a aucune piste, puisque Alex (si c'est bien son nom) ne semble avoir aucune existence officielle et que personne ne le connaît ni ne sait d'où il vient.

Rentrée en Suède, mais toujours en congé maladie, Elina se découvre enceinte d'Alex. Elle se fait donc un devoir moral, pour son enfant à venir, de découvrir l'identité de celui qui a été son père - et, accessoirement, de trouver son assassin. L'ennui, c'est qu'elle ne sait strictement de lui et de son passé. Elle n'est même pas sûre de son identité. Et comme la police italienne a classé l'affaire, elle ne peut compter que sur elle-même pour mener son enquête, sans même savoir par où commencer.

Ce court roman se lit d'une traite, sans compter qu'il fait dans l'économie: phrases courtes et sans un mot de trop, ellipses temporelles sans aucun remplissage et pas de descriptions touristiques, bien que tout se passe à l'étranger. Le personnage d'Elina est sobre, mais intense et crédible. À petites touches, l'auteur met en place les pièces du puzzle, qui se résout de façon satisfaisante, même si on voit venir la fin d'assez loin. La finale comporte un changement de perspective étonnant, qui demande au lecteur une recherche sur Wikipédia s'il veut la comprendre: original! Et le roman jette un éclairage bref mais cru sur les horreurs de la guerre interethnique qui a ensanglanté la Croatie dans les années 1990. Un bon moment de lecture, qui change des brumes psychologisantes et obscures du polar suédois contemporain.

Ma note: 4/5