Le club des polarophiles québécois

The Drop (de Michael Connelly)

JH (décembre 2011)

Voir aussi ma notice cinq étoiles sur Michael Connelly.


En un coup d'oeil

  • Date de publication : 2011.
  • Date de l'édition française: non encore traduit.
  • Genre: procédure policière.
  • Mots-clés: suicide, pédophilie, corruption.
  • Personnage principal: Harry Bosch, détective au LAPD.

À mon avis

Je fais toujours une exception, sur ce blog francophone, pour un nouveau Connelly - ce qui arrive maintenant plus souvent qu'avant, puisque l'éditeur français est maintenant 3 romans en retard!

Alors que les deux derniers mettaient en vedette l'avocat Mickey Haller, on revient à Harry Bosch avec celui-ci. Un Bosch au statut professionnel plus incertain que jamais, puisqu'il est en train de se demander s'il ne va pas partir à la retraite. Mais pour l'instant, il mène de front, avec son partenaire David Chu, deux enquêtes: l'une urgente, puisque le fils d'un politicien en vue vient de tomber du balcon du 7e étage d'un hôtel alors que personne ne comprend ce qu'il faisait là; et un cas vieux de près de 25 ans, réactivé par une analyse d'ADN: sur la scène du meurtre d'une petite fille, on retrouve l'ADN d'un prédateur sexuel condamné pour d'autres forfaits et réhabilité depuis. L'ennui, c'est que le prédateur en question n'aurait eu que 8 ans au moment du meurtre.

Ces deux enquêtes, contrairement aux codes habituels du polar, ne se rejoindront jamais. Il s'agit de deux histoires indépendantes, bien ficelées comme c'est l'habitude chez Connelly, mais sans surprise mémorable. Ce roman est plutôt l'occasion de mieux approfondir la morale rigoriste de Bosch, inspirée du principe d'universalité de Kant et qu'il résume par Tout le monde compte ou personne ne compte. Second axiome tout aussi universel: la fin ne justifie pas les moyens. Dans un monde aussi politique que le LAPD et le conseil municipal de Los Angeles, cela va lui attirer un certain nombre d'ennuis et modifier ses rapports avec son partenaire et ses rares amis.

Comme toujours aussi, Connelly nous distille à doses homéopathiques quelques éléments de la vie privée de Bosch: le début timide d'une nouvelle liaison amoureuse; et ses rapports avec sa fille adolescente, qui semble vouloir marcher sur ses traces, avec une intelligence vive et un sens critique très aiguisé. Sur les blogues, on se demande d'ailleurs si Connelly ne la prépare pas à prendre éventuellement dans le futur la relève de son détective fétiche - qui a quand même la soixantaine bien sonnée et plus tellement d'enquêtes devant lui...

Ce roman est d'une qualité moyenne pour la production de Connelly - c'est-à-dire au dessus de la moyenne des polars, ce qui explique ma note: un compromis entre un 3,5 pour l'intrigue et un 4,5 pour la cohérence psychologique des personnages. Les fans de Connelly, comme moi, apprécieront.

Ma note: 4/5