Le club des polarophiles québécois

L'école des dingues (de Cornelia Read)

JH (mai 2010)


En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2008 (The Crazy School).
  • Date de l'édition française: 2009 (Actes Sud, 300p).
  • Genre: roman psychologique.
  • Mots-clés: maladie mentale, thérapies, poison.
  • Personnage principal: Madeline Dare, enseignante dans une école pour adolescents troublés.
  • Résumé et critique: ici

À mon avis

Le cadre de ce roman est une école privée située dans les Berkshire, à l'ouest de Boston, fréquentée par des adolescents poqués et caractériels. Au sommet de la hiérarchie, Santangelo, le propriétaire, dont on ne sait trop s'il est un visionnaire génial, un fumiste opportuniste ou un caractériel lui-même. Un cran plus bas, une équipe de psys au passé trouble, spécialistes dans les thérapies de choc et les séances collectives. Puis, les profs, qui ont tous, comme Madeline,. une histoire personnelle compliquée et qui sont eux-mêmes encadrés par les psys. Et, finalement, les adolescents, dérangés et dérangeants, enrageants mais attachants. Deux d'entre eux meurent, apparemment par suicide; mais vous aurez deviné qu'il s'agit en réalité d'un double meurtre, le premier d'une série dans cet univers clos de l'école des dingues.

L'histoire prend du temps à démarrer. En fait, le double meurtre qui déclenche toute la suite des événements ne survient qu'à la moitié du roman. L'auteure prend en effet le temps de situer son contexte, de camper sa galerie de personnages, de nouer les relations entre eux. Si bien qu'on se demande si on a affaire à un polar ou à un roman d'ambiance. Pourtant, on ne s'ennuie pas du tout dans cette description de la vie quotidienne à l'école des dingues. Les personnages sont bien croqués, pour la plupart sympathiques et attachants, malgré leurs grosses lacunes psychologiques ou sociales. La satire des thérapies est décapante et les psys n'en sortent certainement pas grandis.

Une fois son univers campé, l'auteur change de régime et, dans la seconde partie, les événements s'enchaînent sur un rythme de thriller. L'intrigue est classique, avec sa dose d'indices, de fausses pistes et de retournements. La fin tombe un peu à plat, parce que prévisible, mais on l'accepte bien, puisque l'intrigue n'est pas l'essence de ce roman. L'intérêt de l'oeuvre, c'est la galerie de personnages et la tendresse avec laquelle l'auteure nous les présente. On s'attache à eux et on est touché par la parcelle d'humanité qui rayonne en eux, au-delà de leurs problèmes et même de leurs tares.

Ma note: 4/5