Le club des polarophiles québécois

La femme au portrait (de Greg Iles)

MD (15 décembre 2008)


En un coup d'oeil


À mon avis

Vous me permettrez de mettre des gants blancs, parce que c'est un auteur que mon collègue Jacques apprécie, surtout les romans qui ne sont pas encore traduits. Pour ma part, c'est seulement mon deuxième et je n'ai pas été gâté. Le premier, Passion mortelle, aurait dû être publié dans une maison d'édition mystico-gélatineuse. Quant à La Femme au portrait, je ne vois vraiment pas l'intérêt qu'il y a à perdre des heures à peiner sur cet épais bouquin.

La photographe Jane Gordon, dans la quarantaine, qui n'est pas revenue de la mort de son père quand elle était ado, et qui ne se remet pas non plus de la disparition de sa jumelle depuis plusieurs mois, croit découvrir la représentation de sa soeur dans une série de toiles exposées dans un musée de Hong Kong : Femmes endormies. Elle se retrouve aussitôt recrutée par le FBI pour retracer le kidnappeur d'une douzaine de ces femmes, le peintre et, éventuellement, le tueur.

Pendant les 300 premières pages, ça parle, ça parle et ça parle encore. D'abord Jordan parle avec elle-même (le livre est écrit au présent et au je, ce qui alourdit le rythme et accentue le côté prétentieux de Jordan), puis avec Wingate, puis avec Baxter, et Lenz, et Kaiser, et Bowles, et Wendy, et Marc, et Becque... Et on nous apprend qu'on a découvert des acheteurs de ces toiles, des liens avec d'autres, des poils de pinceaux très très spéciaux (un seul fabricant, un seul importateur). C'est reparti : parle, parle, jase, jase. Jordan, qui se croit plus intelligente que tout le monde se fourre régulièrement les pieds dans les plats et a besoin de son ami Kaiser pour la sauver (genre chick-lit). Même quand elle baise, ce qui est assez rare, elle ne peut s'empêcher de parler boulot, bien qu'elle soit assez attentive pour remarquer les traces de moisissure au plafond. Heureusement, le hasard et l'intuition favorisent les enquêteurs (p. 231, 235, 266, 335, 447, 474, 477). Pour donner de la profondeur aux personnages, l'auteur se réfère à ses notes de Psycho 101. Enfin, pour couronner le tout, la solution fait appel à un procédé qu'un amateur de bons polars peut difficilement accepter.

Ma note: 2/5


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