Le club des polarophiles québécois

Improbable (de Adam Fawer)

MD (27 novembre 2008)


En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2005 (Improbable)
  • Date de l'édition française: 2005 (Seuil, Points)
  • Genre(s): thriller scientifique, psychologique et philosophique
  • Mots-clés: probabilités, schizophrénie, prémonition, espionnage.
  • Personnage principal: David Caine, mathématicien et joueur de poker.
  • Prix : 2006 International Thriller Writers Award, prix du meilleur premier roman.

À mon avis

Adam Fawer est né à New York en 1970. Il est conseiller pour plusieurs compagnies dont Sony Music. A 35 ans, il publie un premier roman qui connaît un succès remarquable, Improbable. Son héros, David Caine, semble aussi dans la trentaine et, professionnellement parlant, donne des cours de statistiques à l'Université; lui aussi consacre de l'énergie à un passe-temps aussi noble : il joue au poker. Bien connu dans les milieux louches de Manhattan, il espère augmenter ainsi ses revenus dans le tripot géré par Nikolaev, le caïd de la mafia russe, qui vient de lui avancer de l'argent. Sauf qu'il perd une main de 4 as, sombre dans une crise d'épilepsie, se retrouve à l'hôpital, et sait que Nikolaev ne supporte pas longtemps les dettes. Pendant ce temps, la jolie Nava Vaner de la CIA se sent suivie; chargée de surveiller les mystérieuses expériences du Dr Tversky, et magouillant quelque peu avec des gouvernements étrangers, elle mène une vie risquée et se débrouille plutôt bien. Dans ce cas-ci, par exemple, elle désarme son agresseur et s'aperçoit que lui aussi travaille pour l'Agence!

Bonne mise en bouche. Ces petits problèmes de Caine et de Nava ne représentent qu'une goutte d'eau dans l'océan des traquenards qui va bientôt les engloutir. Comment le frère schizophrène de Caine peut-il le dépêtrer? Pourquoi Nava ferait-elle équipe avec Caine, qui est sa proie? Mafia russe, CIA, espions coréens : chacun pour soi, mais tous contre David Caine. Pas sorti du bois!

Montage nerveux, nombreux rebondissements, personnages consistants mais assez originaux, action à revendre car, pour les fuyards, la meilleure défense c'est l'attaque, tout cela traversé par une réflexion sur l'imagination et la mémoire qui débouche sur une façon originale de réconcilier l'apparente contradiction entre la physique déterministe de Laplace et la théorie des relations d'incertitude de Heisenberg; en d'autres mots entre le déterminisme et la liberté. Le plus habile, c'est que non seulement cette dimension psycho-philosophique ne vient pas ralentir le rythme ou alourdir la trame de l'histoire, mais que, au contraire, le progrès de la réflexion accompagne et éclaircit le déroulement de l'intrigue et contribue à son dénouement.

La journaliste Judi Clark cite le critique Harper Collins qui décrit dans une belle formule la tonalité du roman : « A beautiful Mind meets Kill Bill ».

Ma note: 4,5 / 5 et Coup de coeur


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