Le club des polarophiles québécois

Je te vois (de Gregg Hurwitz)

JH (décembre 2009)


En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2007 (The Crime Writer)
  • Date de l'édition française: 2009 (Presses de la Cité, 358p)
  • Genre(s): suspense.
  • Mots-clés: amnésie, machination.
  • Personnage principal: Drew Danner, auteur de polars à Los Angeles.
  • Résumé: ici.
  • Critique élogieuse: . Moins élogieuse: .
  • Site officiel de l'auteur.

À mon avis

Avec ce roman, Hurwitz fait son entrée dans l'édition française. Mais il s'agit en fait du huitième de ses 9 romans déjà parus aux États-Unis. Ce qui n'est pas un problème, puisque Hurwitz ne se cantonne pas aux aventures d'un héros récurrent. Le présent roman est parfaitement autonome.

Je te vois permet de découvrir un romancier intelligent, original et doué d'une plume virtuose. C'est d'ailleurs pour ce talent d'écrivain que vous apprécierez le roman, car l'intrigue elle-même, malgré un départ en coup de canon, se déploie ensuite de façon assez classique jusqu'au rebondissement final. Mais, dans les multiples détours d'une enquête, on découvre, de façon inattendue, des pages lyriques à couper le souffle. Comme si l'auteur faisait un arrêt sur image pour changer de registre et se payer un morceau de bravoure sur la condition humaine, les illusions de la vie ou le mythe de Los Angeles. Oui, le Los Angeles de Connelly et de Robert Crais (ce dernier est le mentor de Hurwitz), mais décrite avec un souffle et une poésie impressionnants.

Et la trouvaille de l'auteur de polars devenu le suspect d'un meurtre, ainsi que la mise en abyme du polar dans le polar sont des coquetteries romanesques assez réussies, rendues crédibles par le propre vécu de l'auteur, sans doute.

Bref, un suspense assez classique (l'amnésique qui se demande si c'est bien lui qui a commis le crime dont on l'accuse - la réponse est non, vous vous en doutez bien!); une intrigue correctement montée, même si elle languit parfois, et qui se termine de façon satisfaisante; des personnages bien typés et des dialogues qui sonnent juste. Mas un style atypique, qui ne se gêne pas pour marier les genres et passer, parfois sans avertissement, de la narration sèche à un échange humoristique plutôt convenu; de la description clinique à la grande envolée. On aime ou on n'aime pas, mais ça ne laisse pas indifférent.

Ma note: 4/5