Le club des polarophiles québécois
JH (avril 2009)
Brad Meltzer est un avocat qui a suivi un parcours similaire à celui de David Baldacci, évoluant graduellement du polar quasi-judiciaire (Mortelle défense, Chantage) au thriller plus spécifiquement politique, comme ici. Les arcanes du pouvoir américain n'ont plus de secrets pour lui, ayant ses entrées auprès de George Bush père et de Bill Clinton (pour qui il a écrit des discours politiques). Il a à ce jour écrit sept romans, dont six traduits en français.
Mort avec retour est son roman qui a connu le plus de succès, mais ce n'est pas, à mon avis, son meilleur, même s'il demeure intéressant. Voir ici pour un excellent résumé critique de Claude Le Nocher.
Côté jardin, une intrigue tordue à souhait, où on ne peut se fier à personne et où coups fourrés et faux-semblants abondent. Un personnage principal sympathique. Et un éclairage intéressant sur la réalité post-présidentielle qui attend un président retraité et qui regrette ses années de gloire et de pouvoir. Une pincée de codes secrets et de franc-maçonnnerie (un soupçon, car nous sommes loin du polar ésotérique à la Dan Brown), et vous avez les ingrédients d'un thriller complexe et substantiel.
Côté cour, toutefois, l'écriture n'est pas à la hauteur. Le roman comporte d'importantes longueurs et un bon passage de sécateur n'aurait pas nui. Meltzer tient à s'assurer que nous avons bien compris les souffrances et les doutes de son personnage principal, et en rajoute une louche quand une cuillèrée à thé aurait suffi. Des coquetteries stylistiques, telles les narrations croisées où les mêmes scènes sont reprises vues du point de vue de l'interlocuteur, allongent plus qu'elles ne servent le propos. Et l'explication finale, quoique concluante, n'est pas vraiment limpide, l'auteur préférant des évocations ambiguës aux explications claires.
Si vous avez aimé les romans précédents de Meltzer, celui-ci vous décevra un peu. Pas mauvais, mais aurait pu être meilleur.
Ma note: 3,5 / 5