Le club des polarophiles québécois

Le rouge du péché (d'Elizabeth George)

MD (mars 2009)


En un coup d'oeil


À mon avis

Je jure que, avant de lire Le Rouge du péché, je n'avais pas lu la phrase suivante qui sert d'introduction au site d'Elizabeth George : Bienvenue sur mon site web. Je suis certaine que vous aller trouver aujourd'hui, ici même, quelque chose qui va changer votre vie. C'est une joie de vous apporter quotidiennement quelque aperçu de la Parole de Dieu. J'espère que vous deviendrez un invité assidu de notre demeure internet. J'ai été surpris, mais ça expliquait peut-être l'aspect rétrograde et assez ennuyeux des personnages de ce roman, sans parler de leur dimension psychologique vieillotte. Ce qui ne me semblait pas le cas des quelques romans antérieurs que j'avais déjà lus, ni des histoires produites par la télévision. Peut-être, me suis-je dit, une conversion récente... Après tout, elle a bien fait mourir l'impétueuse épouse de Lynley (Sans l'ombre d'un témoin), Helen, sans raison intrinsèque apparente, sinon sa modernité. En poussant plus loin mon investigation, j'ai constaté qu'il existait, au moins, deux Elizabeth George, et que celle que je venais de visiter n'était pas la bonne!

N'empêche : pour avoir cru quelques minutes à mon hypothèse farfelue, il a bien fallu que son dernier roman m'ait particulièrement indisposé. J'ai rompu avec elle il y a quelques années après voir lu un roman où j'avais eu l'impression qu'elle n'avait pas joué franc jeu avec le lecteur. C'était peut-être un problème de traduction : un témoin qui aurait dû voir un cadavre n'avait rien vu, ce qui incitait le lecteur à croire que le crime avait été commis ailleurs ou plus tard. Ça m'a refroidi pour un temps. J'ai renoué, il y a trois ans, avec Sans l'ombre d'un témoin : sans être emballé, c'était suffisant pour que j'en essaye un autre. Mais j'avoue que Le Rouge du péché m'a dépité.

D'abord, Lynley et Havers (qui arrive à la page 264) apparaissent comme des personnages secondaires. L'intrigue m'a laissé assez froid, les procédures policières sont laborieuses, les personnages, antipathiques, datent d'une autre époque : des parents pontifiants, des ados capricieux, des témoins secrets par caractère plutôt que pour cacher quelque indice à la police, des réactions psychologiques infantiles, des réflexions philosophiques plutôt niaises, du genre (pour justifier le fait qu'un personnage a chassé de sa vie son mari, qui lui avait proposé sans succès l'avortement, et entretient à son égard depuis 15 ans une farouche animosité) : Elle ne pouvait pas dire à Pete, son fils, que son père avait voulu lui refuser sa place sur terre ! Tout cela s'étire sans beaucoup d'autres intérêts que d'apprendre comment fabriquer une planche de surf.

Dans son entrevue, George explique qu'elle a surtout voulu décrire comment un homme comme Lynley pouvait se sortir de ses épreuves personnelles. Il ne me reste qu'à me sortir de la mienne.

Ma note: 2/5


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