Le club des polarophiles québécois

Sept jours pour mourir (de Ingrid Black)

JH (février 2009)


En un coup d'oeil


À mon avis

Ingrid Black est le pseudonyme d'un couple d'écrivains irlandais. Sept jours pour mourir est leur premier roman (et le seul traduit en français à ce jour); depuis, deux autres enquêtes avec les mêmes personnages principaux ont été publiés en anglais, mais non encore traduits.

L'amorce de l'intrigue est intéressante: une série de meurtres de prostituées, hautement ritualisés, reproduit le modus operandi de Fargan, un tueur en série qui a sévi il y a cinq ans avant de disparaître. Tout le monde le croit revenu, mais Saxon (qui l'a elle-même tué à l'époque, sans que personne ne puisse le savoir) est la seule, et pour cause, à croire à un plagiaire. Surtout que le tueur ne se gêne pas pour envoyer régulièrement des lettres aux journaux, rectifiant les faits et mentionnant des détails que seul Fargan pourrait connaître.

Alors, si ce n'est pas Fargan, qui est-ce? Son fils? Il a des alibis en béton pour chacun des crimes. Qui donc peut connaître les détails et indices des meurtres de l'époque, que le tueur actuel s'ingénie à reproduire en narguant les policiers? Et pendant que l'enquête part dans toutes les directions et que Saxon mène sa propre enquête, parallèle à celle de la police, les meurtres, claironnés et annoncés, se poursuivent, à raison d'un par jour.

Côté jardin, un whonunit impeccable, de facture classique, avec l'énigme, les règles du jeu, les indices soigneusement semés, les fausses pistes successives et la solution finale, tellement logique que l'on s'en veut de ne pas l'avoir vue venir. Des personnages convenus, mais consistants (particulièrement le couple d'enquêtrices) et des dialogues qui sonnent juste. Et la façon particulièrement provocatrice qu'a le criminel de multiplier les défis aux policiers, de leur faire la leçon et de leur fournir des indices est assez réjouissante.

Cöté cour, de nombreuses longueurs, essentiellement: 500 pages pour sept jours, faites le calcul, ça en fait pas mal par jour, surtout quand l'essentiel est constitué de dialogues, d'entrevues de témoins et de suspects et des réflexions de l'enquêtrice. À un moment donné, les pages se tournent plus vite, seul moyen de maintenir l'intérêt. C'est ce qui prive ce roman d'un 4, que l'intrigue seule aurait bien mérité.

Ma note: 3,5 / 5