Le club des polarophiles québécois

Storyteller (de James Siegel)

JH (mars 2012)


En un coup d'oeil

  • Date de publication : 2006 (Storyteller).
  • Date de l'édition française: 2011 (Cherche midi, 462p)
  • Genre: thriller.
  • Mots-clés: journalisme d'investigation, manipulation.
  • Personnage principal: Tom Valle, journaliste déchu.
  • Résumé et commentaire: sur Cannibales lecteurs et sur Cynthia et ses contes défaits.

À mon avis

Tom Valle, autrefois journaliste vedette d'un grand quotidien de New York, a été viré pour avoir inventé ses reportages dans une cinquantaine de cas. Le voilà obscur reporter de chiens écrasés dans une feuille de chou de Littleton, en Californie. Couvrant un banal accident de la route, il tire un minuscule brin de laine et finit, au terme d'une enquête menée de main de maître, par détricoter le chandail au complet. Et quel chandail, je ne vous dis que ça! Mais maintenant qu'il tient l'histoire du siècle qui pourrait lui valoir un Pulitzer, qui va le croire, étant donné son passé? Bien plus, il a un mystérieux tueur à ses trousses, qui cherche visiblement à enfouir de nouveau l'histoire qu'il a déterrée.

C'est un roman fort bien monté, qui finit en puissance, servi par une théorie du complot avec un air de déjà vu, mais toujours efficace. Il faut jouer le jeu et admettre la vraisemblance de cette machination, mais cela fait, le roman mérite bien le qualificatif de thriller paranoïaque que lui attribue l'éditeur. Ça se lit d'une traite et l'intérêt ne se dément jamais, même si l'on voit venir quelques-uns des retournements.

Le style a ses particularités. Vif, sarcastique, très subjectif, souvent très oral, il est parfois surjoué au détriment de la clarté des explications quand celles-ci arrivent. Visiblement, l'auteur s'est fait plaisir. Un peu plus de sobriété n'aurait pas nui. L'autre originalité de l'écrivain, c'est qu'il a réussi à faire du roman lui-même un élément de l'intrigue, puisque c'est précisément ce roman que vous avez entre les mains que les méchants cherchent à faire disparaître. Assez joliment pensé.

Bref, sans être mémorable, un polar original agréable à lire.

Ma note: 4/5