Le club des polarophiles québécois

L'homme qui disparaît (de Jeffery Deaver)

JH


En un coup d'oeil

  • Date de publication originale: 2003 (The Vanished Man)
  • Date de l'édition française: 2006
  • Genre(s): procédure policière, serial killer
  • Mots-clés: illusionnisme, énigme
  • Personnages principaux: Lincoln Rhyme, expert de police scientifique et quadraplégique; Amelia Sachs, son assistante
  • Série: ce roman fait partie des enquêtes de Rhyme et Sachs, deux des héros récurrents de Deaver. Ce roman est le 5e de la série. Même si la relation entre Rhyme et Sachs progresse d'un roman à l'autre, il n'y a aucun inconvénient à lire ce roman sans avoir lu les précédents..

À mon avis

Comme beaucoup de romans de Deaver, celui-ci situe son intrigue dans un univers particulier. Ici, c'est le monde de la prestidigitation et de l'illusionnisme. Il s'appuie, comme toujours, sur une recherche d'auteur solide et on en apprend beaucoup sur les trucs, techniques et autres artifices des magiciens. Le personnage principal est encore Lincoln Rhyme, expert quadraplégique qui supplée à son handicap par un cerveau hors du commun, un attirail technologique et une équipe dévouée, et notamment sa compagne Amélia Sachs, qui lui sert de jambes et d'yeux sur le terrain. Brins de tissus et débris microscopiques passés au chromatographe à gaz pour en décoder la composition chimique, tableau d'indices que l'on remplit graduellement au fil du développement de l'intrigue, on se retrouve dans un monde d'enquête familier des aficionados de Deaver (dont je suis!).

Vous avez le synopsis du roman ICI.

Deaver a été surnommé le maître de la bombe à retardement. L'action est resserrée dans le temps, l'intrigue progresse selon une mécanique bien huilée et les éléments documentaires sont habilement intégrés dans la narration, sans la ralentir. Lincoln Rhyme doit beaucoup à Sherlock Holmes dans sa ferveur rationaliste et l'importance qu'il attache aux indices matériels, mais sans les exposés didactiques de Conan Doyle et avec une intrigue autrement plus rythmée.

Outre ces qualités, qui sont valables pour tous les romans de Deaver et particulièrement ceux de la série Rhyme et Sachs, L'homme qui disparaît présente un intérêt particulier: celui de faire apparaître les liens étroits entre l'illusionniste et l'auteur de polars. Le défi du lecteur est double: non seulement doit-il, comme les enquêteurs, éviter les fausses pistes que s'amuse à multiplier le criminel mais il doit aussi, comme toujours, éviter les fausses pistes que s'amuse à semer le romancier lui-même. Et même si Deaver est parfaitement loyal avec nous, la tête finit bientôt par nous tourner devant une exploitation aussi systématique et habile de la misdirection (fausse piste, illusion, détournement d'attention). On ne sait vraiment plus à qui ni à quoi se fier en lisant ce polar!

Et les amateurs d'énigmes en auront pour leur argent. Chacun des meurtres (et ils abondent!) est une énigme en soi. Le tout premier, celui qui démarre le roman sur les chapeaux de roue, est une énigme classique du meurtre en chambre close, un clin d'oeil probable à John Dickson Carr. Et ce n'est que le début.!


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