Le club des polarophiles québécois
Romans du passé, mais qui constituent des monuments du genre, l'oeuvre phare d'un grand auteur classique et qui se lisent encore avec plaisir aujourd'hui.
L'action se situe dans une université américaine, plus précisément dans l'aile du Département de chimie (réminiscences d'Asimov, qui ne se gêne d'ailleurs pas pour se moquer des travers reconnus aux universitaires : leur besoin de sécurité, leur ambition, leur prétention, leurs magouilles et même, ici, leurs tentatives de meurtre). Nous sommes donc sur un terrain familier. Un jeune chercheur est trouvé mort : accident, suicide ou assassinat? Un inspecteur qui ne paye pas de mine enquête (digne ancêtre de Colombo), mais le travail d'observation et de déduction est surtout réalisé par un des professeurs, qui craint de devenir lui-même l'objet des suspicions.
Roman plaisant, moins original que Les Veufs noirs, sans doute, car de structure très classique, plutôt linéaire même si on se déplace avec élégance d'un suspect à un autre. Très dépouillé et sans prétention : on se trouve sans doute plus près d'un Ngaio Marsh que d'un Christie, Sayers, Van Dine... Ce n'est pas un roman qui passera à l'histoire, sauf comme le seul vrai polar d'Asimov, qui marque de son intelligence tout ce qu'il touche. En même temps, cinquante ans après, on perçoit les limites du genre. (MD)